Caen : des gardes à vue incompréhensibles pour les manifestants de Caen

Plus aucun manifestant en garde à vue à cette heure mais 24 d'entre eux avaient été interpellés après les manifestations d'hier.  Les versions des syndicats et des forces de l'ordre se contredisent. 

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" On était peut-être une trentaine, une quarantaine là-bas (au siège de la DIRECCTE, la Direction du Travail à Hérouville-Saint-Clair), on s'est assis en groupe, en rond, on discutait, avec les gens qui étaient là, qui travaillaient, ça se passait bien, pas de souci...et au bout d'une demi-heure, trois quarts d'heure, les CRS sont arrivés en force, vraiment en force...". C'est ce que raconte un manifestant qui campait devant le commissariat de police de Caen. Avec d'autres, ils s'étaient rassemblés pour réclamer la libération de vingt-quatre de leurs camarades interpellés dans l'après-midi d'hier. Vingt-deux l'avaient été en marge de cette manifestation  et deux autres en marge cette fois d'une manifestation survenue plus tôt à la Caisse d'Allocations Familiales du Calvados à Caen. Des gardes à vue incompréhensibles à leur yeux. La plupart des interpellés a été remis en liberté au fil de la nuit faisant l'objet d'un simple rappel à la loi. Dans l'après-midi d'aujourd'hui, plus aucun manifestant n'était embastillé. 

Version syndicale versus version préfectorale

Les communiqués sont tombés de part et d'autre dans la journée. Les syndicats d'abord. La CGT relève qu'hier, au Pont Churchill qui surplombe l'Orne à Caen,  " sans l'intervention en force des militants CGT, la situation aurait gravement dégénéré. De nombreux dérapages ont été occasionnés par les forces de polices dans la manifestation de ce matin."   La CGT affirme que " le responsable de la Direction Nationale de la Sécurité Publique a délibérément provoqué un incident grave en ordonnant à un officier de police de jeter un pétard sur le cordon CRS afin de justifier de la charge contre les étudiants". " Ignominieux" a répondu l'intéressé,  Jean-François Papineau.

 Un autre communiqué intersyndical Sud-CGT-FSU-SNUTEFE évoque cette fois la manifestation à la DIRECCTE en ces termes " Vers 16 heures, la police est intervenue en pénétrant brutalement dans les locaux sans sommation. ils ont fait l'usage de gaz lacromogènes dans le bâtiment m^me. Des agents de la DIRECCTE, des usagers et des manifestants ont été bousculés et gazés sans distinction. "

"Pourchassés dans les couloirs, des manifestants ont été interpellés et matraqués dans les locaux même". 


De son côté, la préfecture dénonce "un déroulement aujourd'hui volontairement présenté par certains de façon erronée, notamment vis-à-vis de l'action
des forces de l'ordre à l'occasion des débordements constatés". 
 " Parmi les 1000 personnes alors présentes, il a néanmoins été constaté qu'un groupe d'une cinquantaine de personnes, dont certaines avaient le visage dissimulé et étaient porteuses de bâtons, cherchait manifestement à en découdre avec les forces de l'ordre, sans lien aucun avec une quelconque revendication politique et sociale mais dans une volonté manifeste de provoquer des
violences, comme ce fut le cas hier dans d'autres villes du territoire national.Un premier moment de tension a été provoqué vers 11h40 sur le Pont Churchill par ce groupe."  
 Puis toujours selon la Préfecture, " la police a constaté que des individus appartenant au groupe précité s'engouffraient dans les locaux de la Caisse d'Allocation Familiales. Afin d'éviter des dégradations au sein de ces locaux, similaires à la mise à sac du siège de la section
locale du parti socialiste du Calvados le 10 mai dernier, la police a alors fait usage de gaz lacrymogènes pour stopper le flux d'entrée dans la CAF et en a défendu l'accès, essuyant de fait des coups de la part des pseudo-manifestants."  
Des affrontements filmés par nos équipes sur place. 

Quant à la manifestation survenue à la DIRECCTE d'Hérouville, la préfecture relève que " des personnes y ont arraché le drapeau national, collé des affiches sur les façades extérieures (...)  Il a été constaté que ces personnes étaient majoritairement les mêmes que celles qui avaient provoqué le matin des tensions sur le pont Churchill et avaient envahi la CAF, répétant un mode opératoire similaire à celui utilisé le 10 mai dernier lors de la mise à sac des locaux du PS."  
 

Le point avec Rémi Mauger, Carole Lefrançois et Cyril Duponchel: 



 

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