Avec moins de subvention, le festival Beauregard va devoir "faire encore plus de monde"

La ville d'Hérouville-Saint-Clair a décidé de réduire sa subvention au festival Beauregard. Si l'aide des collectivités représente une part minime du budget de cet événement, son équilibre financier reste pour autant fragile.

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"A quatre mois de l'événement, on ne va pas commencer à réduire la voilure, aux yeux du festivalier ce sera totalement transparent. Il n'y aura pas une baisse de qualité, des groupes en moins ou une scène plus petite. On n'a jamais fait un festival au rabais", tient à rassurer Paul Langeois, directeur du festival Beauregard. avant d'ajouter: "Mais je dois arriver à faire faire une très très bonne édition parce qu'il va falloir encore plus de monde pour amortir l'événement."

Car cette année, le festival va devoir faire avec 50 000 euros en moins. La Ville d'Hérouville, pour des raisons budgétaires, a décidé de revoir son aide à la baisse : 65 000 euros contre 115 000 l'an dernier. "C'est une décision qui n'a pas été prise de gaieté de coeur", affirme Rodolphe Thomas, le maire de la ville, "beaucoup de villes sont confrontées à des baisses de dotations, des baisses de recettes, et nos budgets sont contraints".

Certes, ramenée à un budget global de 3,8 millions d'euros, la subvention accordée au festival est loin de représenter une source majeure de financement. "Mais l'équilibre financier d'un festival, c'est très compliqué à aller chercher", explique Paul Langeois. En 2013, Beauregard a accusé un déficit de 300 000 euros. Il aura fallu trois ans pour le résorber.

"Il faut que je fasse 1 500 à 2 000 personnes de plus"

Après la billetterie, les partenaires privés constituent "la deuxième plus grosse ressource financière du festival". Les collectivités locales (la Ville d'Hérouville mais aussi le Département et la Région) arrivent loin derrière. Mais compte tenu de la précarité de l'équilibre financier et des coûts en augmentation (notamment le poste sécurité), la moindre diminution de leur dotation (2% du budget global) a un impact bien réel. "Un billet qu'on vend 45 euros, il nous revient à 33 euros quand on a payé la Sacem, le CNV, la TVA, la commison billetterie des revendeurs. Si on me retire 50 000 euros, il faut que je fasse 1 500, 2 000 personnes de plus", estime le directeur du festival.

Paul Langeois indique être "confiant" quant à l'avenir. Il dit "déjà travailler" sur l'édition de l'année prochaine, celle du dixième anniversaire. Pour autant, il souhaiterait que les élus prennent conscience qu' "un festival c'est une chance énorme pour une région : de l'attractivité, des retombées économiques". Et de rappeler que "Beauregard c'est à peu près 1,5 millions d'euros qu'on investit dans les entreprises locales". Sans compter certaines actions plus sociales comme "des actions en prison, un festival au CHU de Caen, la gratuité pour les moins de 12 ans, des actions avec les bénéficiares des CAF pour qu'ils puissent venir à Beauregard pour 2 euros".

Pour Rodolphe Thomas, la ville d'Hérouville a été "là pour donner un coup de pouce pendant quelques années. Maintenant aussi c'est aux collectivités, la Région, les Départements, de prendre la mesure de ce que peut apporter le festival Beauregard". Dans la région, d'autres festivals bénéficient de subventions locales. Mais pas forcément dans les mêmes proportions. Dans l'ex Haute-Normandie, Rock in Evreux, qui réunit entre 15 et 20 000 spectateurs, touche une aide de près de 400 000 euros (Région, Département, agglomération et ville). Contre 90 000 euros pour Beauregard qui a attiré l'an dernier 88 000 personnes.


Reportage de Pauline Latrouitte et Guillaume Le Gouic
Intervenants:
- Paul Langeois, co-directeur du festival Beauregard
- Rodolphe Thomas, maire d'Hérouville-Saint-Clair et vice président de la région chargé de la politique de la ville
- Emmanuelle Dormoy, vice-présidente de la région - chargée de la culture

 

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