150 policiers du Calvados vont à Paris pour exprimer leur colère

Pour la première depuis près de 20 ans, toutes les organisations syndicales du secteur ont appelé les policiers à une grande manifestation ce mercredi 2 octobre dans la capitale pour dénoncer leurs conditions de travail.

Ils se sont donnés rendez-vous ce mercredi matin à la Colline aux oiseaux. C'est en car qu'ils vont gagner la capitale. Le coup d'envoi de la "marche de la colère" est programmé à 12 h 30, place de la Bastille. Dans le Calvados, 150 policiers vont y participer. "Les fonctionnaires de police sont vraiment à bout, le malaise est très grand et on arrive à un point où descendre dans la rue c'est notre dernier recours. Tous les coprs sont représentés, il faut que les choses bougent", déclare Lydia Brillant, secrétaire départementale du syndicat Alliance.

Un malaise qui se conjugue avec un mal-être, comme le rappelle Ruddy Sergeant, secrétaire départemental de Unité SGP Police FO. "On compte 52 suicides dans nos rangs depuis le début de l'année, le compteur de la haontre, comme on l'appelle, ne cesse d'augmenter alors que nos acquis diminuent considérablement petit à petit", affirme le représentant syndical.
 


Pour la première fois depuis une vingtaine d'années, les différentes organisations ont réussi à se mettre d'accord pour mettre en place cette mobilisation, une mobilisation qu'elles espèrent à la hauteur du chantier nécessaire selon elle au sein de la police. "On va demander à notre ministère de l'Intérieur de mettre en place un plan pluriannuel pour déjà remettre de l'humain dans les commissariats, réformer vraiment la politique pénale...le chantier est très très vaste, il y a beaucoup de choses à revoir", indique Lydia Brillant.
 
Reportage d'Erwan de Miniac et Claude Leloche

"La mère de nos revendications c'est les effectifs", estime Ruddy Sergeant, "le manque est criant sur le territoire national, quel que soit le service. Ça engendre une mauvaise répartition du travail, une augmentation de la masse de travail, beaucoup plus de blessures en service, beaucoup plus de rappels d'heures supplémentaires cumulées (....) Comment assurer la sécurité de nos concitoyens alors que nous mêmes nous n'intervenons pas la plupart du temps dans des conditions normales de sécurité ?"


"On est menotté à la place des interpellés"

Si le travail de maintien de l'ordre a beaucoup été mis en avant ces derniers mois avec le mouvement des gilets jaunes, les syndicats policiers souhaitent également alerter sur les difficultés rencontrées au quotidien par les enquêteurs. "Mes collègues n'en peuvent plus d'avoir affaire à des victimes et d'avoir 300 dossiers en portefeuille, en sachant pertinemment qu'ils n'ont pas le temps matériel d'intervenir", affirme Lydia Brillant. Dans le viseur des syndicats policiers, une procédure pénale qu'ils jugent bien trop contraignante. "On est menotté à la place des interpellés", dénonce Ruddy Sergeant.

Pour ce premier appel unitaire depuis 2001, les organisations syndicales espèrent rassembler dans les rues de Paris entre 15 000 et 20 000 manifestants.
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