Le centre Juno Beach devait rouvrir le 6 février, mais il va rester fermé comme tous les musées en France en raison de la crise sanitaire. Aline, une jeune étudiante, propose aux familles canadiennes de fleurir pour elles les tombes de leurs proches, morts lors du débarquement en Normandie.
Elle a déposé cet après-midi une gerbe en hommage à tous les soldats canadiens au cimétière de Bény-sur-Mer/Reviers. Un moment fort pour cette jeune normande, qui a grandi juste à coté de Juno Beach. "Enfant, j'ai fait quelques cérémonies, j'ai été sur les plages, ça a toujours été important pour moi."
Etudiante en seconde année de BTS Tourisme à Deauville, c'est tout naturellement qu'Aline Stodel a demandé à faire un stage dans ce lieu de mémoire. "J'ai eu la chance d'être prise malgré la crise sanitaire, alors j'ai envie d'être utile." Elle devait accueillir les familles canadiennes au centre Juno Beach, cette plage où 14.000 soldats canadiens ont débarqué le 6 juin 1944. Le centre Juno Beach rend hommage aux 45.000 Canadiens qui ont perdu la vie pendant la Seconde Guerre mondiale, dont 5 500 au cours de la Bataille de Normandie et 359 le Jour J.
Elle propose de fleurir les tombes pour les familles
Mercredi, le centre Juno Beach devait réouvrir au public, mais la crise sanitaire en a décidé autrement, et ses portes doivent pour l'instant rester fermées. Pas de groupe scolaire donc, pas de touriste, et surtout pas de famille canadienne autorisés sur place. "C'est un peu triste, alors j'ai voulu leur montrer qu'on était là, qu'on pensait à eux", souligne la jeune femme.
Ca marque le coup avec un geste qui a du sens, je trouve. Les familles ne peuvent pas venir, alors on va à leur rencontre.
Aline a donc imaginé fleurir les tombes, malgré la distance. "J'ai trouvé ça malin", se réjouit la directrice Nathalie Worthington. "Il suffit aux familles de nous contacter via le site internet, et en échange d'un don, un bouquet sera déposé sur la sépulture d'un proche disparu ou d'un soldat de leur choix." Le geste sera par la suite partagé sur les réseaux sociaux, accompagné de photos et d'éventuelles informations sur le soldat concerné. "Ca marque le coup avec un geste qui a du sens, je trouve. Les familles ne peuvent pas venir, alors on va à leur rencontre."
Le stage d'Aline étant jusqu'au 19 février, cette initiative se limitera aux 12 premières personnes qui la contacteront du Canada.