À la demande d'un habitant de leur village, la classe de CM1/CM2 de Camprond, dans la Manche, mène l'enquête. La petite fille photographiée dans les bras du soldat vit toujours dans le Cotentin. Cette photo jaunie a fait ressurgir de lointains souvenirs.
L'appel intrigue autant qu'il émeut. En moins d'un mois, le message publié sur Facebook a totalisé 1,4 million de vues et il a été relayé des milliers de fois. Le 21 novembre, des élèves de CM1/CM2 de la commune de Camprond, près de Coutances, ont posté une photo datant de la seconde guerre mondiale. On y voit un soldat allemand portant dans ses bras une petite fille. C'est un habitant de la commune qui a remis aux enfants cette photographie. "Cette prise de vue a été réalisée dans la cour de la ferme de sa grand-mère à Réthoville, canton de Saint-Pierre Eglise dans le département de la Manche", indiquent les écoliers, dans un message posté en français et en allemand.
L'objectif de cette bouteille lancée dans l'océan des réseaux sociaux, retrouver cet homme ou du moins sa famille, pour l'inviter en Normandie, dans la ferme où a été prise cette photo près de 80 plus tôt. "D'après ce qui a été recueilli oralement ( mais il n'est pas possible d'être affirmatif) , cet homme était instituteur et père de famille. Il parlait français couramment et serait resté sur place jusqu'au débarquement."
"Je me souviens qu'il voulait me prendre dans les bras"
Dans un message posté deux jours plus tard, la maitresse des enfants précise que la petite fille de la photo est toujours en vie. C'est vrai, elle faisait une grimace. "Elle était juste intimidée sur la photo." Il s'agit de la cousine du monsieur qui a transmis la photographie. Elle ajoute également, compte tenu de la nationalité du soldat et de la polémique que pourrait susciter cet appel, que "ce soldat a laissé un bon souvenir de la cohabitation vécue à la ferme, d'où la volonté de retrouver sa famille".
En revoyant cette photo jaunie par les années, Jeanine sourit. "Si j'avais eu vingt ans, il ne m'aurait franchement pas déplu", avoue-t-elle avec une franchise désarmante. Au cou du soldat, elle était une fillette de tois ans manifestement guère à son aise. "Je me souviens qu'il voulait me prendre dans ses bras, et peut-être que je ne voulais pas. Certainement pas parce c'était un Allemand. C'était plutôt l'uniforme qui fait un drôle d'effet à un gamin". Le temps a passé, et Jeanine se prend à regretter que d'autres n'aient pas eu l'idée de mener ces recherches avant les élèves de Comprond. C'est si loin maintenant...
Si vous avez une information vous pouvez contacter la classe de CM1/CM2 par mail : ecolecamprond@gmail.com.