"Il y a encore une centaine d'années de travail devant nous". Pourquoi découvre-t-on toujours des bombes de la Seconde Guerre mondiale

Alors que les plongeurs démineurs de Brest ont procédé ce mercredi 18 décembre au large de Dinard à la destruction d'une bombe américaine de la Seconde Guerre mondiale, se pose régulièrement la question : Mais jusqu'à quand va-t-on encore découvrir des engins explosifs de cette période ? Éléments de réponse avec les plongeurs démineurs de Brest.

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Il est environ 11h ce mercredi 18 décembre lorsque les hommes du Groupement des Plongeurs Démineurs de l'Atlantique entament un décompte. Quelques secondes plus tard, une munition de 150 kg, datant de la Seconde Guerre mondiale, explose sous l'eau, créant une gerbe d'eau immense au large de Dinard.

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65 kg d'explosif dormant sous l'eau

Cette bombe historique, contenant 65 kilos d'explosif, a été découverte dans l'estuaire de la Rance à Saint-Malo, au large de la cité d'Alet. Repérée lors d'une exploration de plongeurs archéologues il y a quelques mois, l’engin a été relevé avec un parachute sous-marin puis déplacé ce mercredi matin avant d'être contreminé à 7 km en mer au large de Dinard. L'opération a été programmée en décembre, une fois que la saison estivale est bien terminée et que le trafic maritime est moins important.

Une opération qui a nécessité l'interruption de tout trafic maritime dans le secteur.

Une bombe parmi tant d'autres

Une telle opération de destruction d'une bombe historique est assez courante pour le Groupement des Plongeurs Démineurs (GPD)de l'Atlantique, basé à Brest. Pour autant, comme le précise le lieutenant de vaisseau Eric, "on a affaire à ça très régulièrement. Après, on essaye de ne pas s'installer dans une routine. Chaque munition est différente. L'état des munitions est souvent dégradé sous l'eau, donc  on essaye d'être prudent et toujours de travailler à distance, c'est un principe de précaution".

Et des munitions comme celle-ci, il n'est pas rare d'en découvrir, explique Philippe Brugnot, sous-préfet de Saint-Malo : "Sur le secteur, au regard de la densité des bombardements au moment de la Seconde Guerre mondiale, nous retrouvons régulièrement des engins explosifs, que ce soit du côté de la cité d'Alet, de l'île de Cézembre et même du côté de Saint-Briac, comme l'année dernière".

5 à 10 % des munitions indemnes

Si ces bombardements intenses au-dessus de Saint-Malo expliquent en partie le nombre faramineux de bombes lâchées dans le secteur, pour comprendre la raison pour laquelle on en découvre toujours "indemnes", non explosées, plus de 80 ans après leur largage, il faut savoir, comme l'explique le lieutenant de vaisseau Eric, qu'à peu près 5 à 10% des munitions larguées n'ont pas explosé.

Ce sont ces 5 à 10 % de bombes non explosées qui nous embêtent encore à l'heure actuelle. Et vu la quantité de munitions, on n'est pas près de s'arrêter de travailler. Je pense qu'il y a encore une centaine d'années de travail devant nous.

Lieutenant de vaisseau Eric

Groupement de plongeurs Démineurs de l'Atlantique

Des munitions toujours dangereuses

Or, avec le temps, l'engin se dégrade, ce qui fait que l'explosif "ne vieillit pas très bien" selon le démineur. "On prendra toujours des précautions, car même si les mécanismes d'armement ne fonctionnent plus le plus souvent, l'explosif en lui-même reste dangereux".

La plupart du temps, les munitions sont retrouvées posées sur le fond en mer, "du sable dur dans le secteur". Il arrive parfois qu'elles soient enterrées si "ce sont des fonds de vase, où là, elles se retrouvent sous la vase".

Posée au fond ou enterrée dans la vase, une consigne prime pour celui qui ferait une telle découverte : "quand on trouve une munition, on déclare mais on ne touche surtout pas". 

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