Avec sa victoire à l'open du Japon, le Normand Alex Lanier entre dans l'histoire du badminton

En remportant ce dimanche 24 août le Super 750 de Yokohama, Alex Lanier devient le premier Français et l'un des plus jeunes joueurs à remporter un tournoi international d'un niveau aussi relevé.

Il lui avait fallu trois sets pour faire tomber le Chinois Shi Yu Qi, numéro un mondial, en demi-finale. Ce dimanche, deux sets auront suffi pour battre le numéro 10, le Taïwanais Chou Tien-chen, et entrer dans l'histoire de son sport. À 19 ans, Alex Lanier est le premier Français à remporter un Super 750, le deuxième niveau de tournoi du circuit international de badminton. Il est également l'un des plus jeunes à réaliser cette performance. Seul le Viktor Axelsen avait fait mieux en 2012 à l'open de Paris à l'âge de 18 ans. Depuis, le Danois a décroché deux médailles d'or à Tokyo et Paris.

Quelques heures après sa victoire en finale à Yokohama, le badiste normand (il est né à Caen et a débuté au club de Dives-sur-Mer avant d'intégrer l'INSEPT à 15 ans), a encore du mal à réaliser ce qu'il vient d'accomplir. Son téléphone est là pour le lui rappeler. "Mon téléphone est limite lui-même en train d’avoir des crampes. Je reçois un peu trop de messages. J’ai du mal à suivre. Mais je sens vraiment le soutien, je sens que tout le monde a regardé, même si c’était tard (ou tôt) dans la nuit, j’ai senti qu’il y avait beaucoup de gens qui s’étaient levés pour regarder ma finale et ça, ça me fait plaisir. J’ai même reçu des messages d'entraîneurs que j’ai eus quand j’ai commencé le bad. Voir tous ces messages, avec des mots qui me touchent, c’est quelque chose d’inestimable", nous confie du Japon Alex Lanier. 

Un duel homérique

Il a d'autant plus de mal à réaliser que son duel homérique contre le numéro mondial en demi-finale l'a profondément marqué, tant physiquement que mentalement. "J’ai eu l’impression que, lui comme moi, on a essayé de jouer notre meilleur bad. Il y avait une tension sur le terrain où à chaque point on essayait de s’adapter à l’autre et de vraiment imposer notre jeu. Et le fait que ce soit le numéro un, j’avais l’impression que tout était plus dur que normalement. J’ai eu l’impression aussi de pousser au maximum ma vision de jeu, de me pousser mentalement au max et physiquement d’être à ma limite. À la fin, j’étais limite en train de cramper. En termes d’émotions, la demi m’a beaucoup plus impacté."  

"Mes JO à moi"

Si les projecteurs sont aujourd'hui braqués sur lui, Alex Lanier n'a pas été retenu pour défendre les couleurs de la France cet été à Paris. "Sur un an de qualif olympique, je m’étais blessé et je n’avais fait que six mois. Ça avait été compliqué pour moi. Il y avait aussi devant moi les frères Popov qui ont bien performé durant toute cette année. Bravo à eux", raconte, beau joueur, le badiste normand. "J’étais un peu frustré mais je savais que j’avais un bon niveau de jeu. On s’est préparé pendant les JO pour être très prêt sur ce tournoi et j’ai essayé de faire de mon mieux. Oui, c’est un peu aussi une revanche, c’est mes JO à moi si on peut dire.

Fatigué mais pas rassasié, celui qui occupait la 29e place au classement mondial à son arrivée au Jazpon et va intégrer le Top 20  a faim de victoires. Dans son viseur, les championnats du monde qui auront lieu l'an prochain (du 25 au 31 août 2025) à Paris, à l'endroit même où s'est déroulée la compétition olympique de badminton. "Je vais essayer de me préparer au maximum pour ça", promet Alex Lanier. "À court terme, il y a d’autres compétitions qui ont un niveau et de prestige équivalent à celui que je viens de remporter. Ce sont des tournois que j’ai aussi envie de gagner. Je veux prouver que je peux avoir ce niveau de jeu tout au long de l’année."

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