Bernard Duval, arrêté et déporté dans un camp de travail en 1944, a survécu. Il avait fait un serment à ses camarades d'infortune : raconter l'horreur et le calvaire de leur quotidien sous les coups des nazis. À 94 ans, Bernard Duval reste fidèle à son engagement.
Mercredi matin, devant des élèves du collège Lechanteur à Caen, Bernard Duval ne mâche pas ses mots : " Il a pris la pelle par le manche et il m'a donné un coup violent sur le dos. J'ai eu la chance qu'elle tombe à plat ! Elle serait tombée sur la tranche, elle m'aurait fait une blessure dont je ne serai pas revenu ", raconte ce monsieur, aujourd'hui âgé de 94 ans.
Paroles post-mortem
Torturé par la Gestapo à Caen, il embarque dans un wagon à bestiaux, le 5 juin 1944, vers Neuengamme, Sachsanhausen, en Allemagne.Il y avait ceux qui sentaient leur fin prochaine et qui savaient qu'ils ne ressortiraient pas vivants de ce camp. Ils nous voyaient en meilleur santé qu'eux et ils nous disaient : si tu as la chance de rentrer, tu diras ce qu'ils nous ont fait ces salauds là!
Alors inlassablement, Bernard Duval raconte l'horreur de son passé, sa Jeunesse volée, comme le relate également son livre éponyme.
Reportage Pierre-Marie Puaud, Cyril Duponchel, Bastien Odolant, Marc Michel et Fabrice Uguen :