Elle tenait une boutique d'accessoires et d'appareils électriques depuis soixante ans. Avec le temps, sa vitrine était devenue une curiosité, avec ses ampoules d'un autre temps, garanties sans LED. Marguerite Guillaumet tire sa révérence. Elle prend sa retraite, à contre-coeur.

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Au passant que la vitrine vide aurait pu inquiéter, un petit écriteau précise que "Madame Guillaumet est toujours de ce monde". La précision est utile : l'endroit semblait aussi immuable qu'éternel. Mais le temps, ici aussi, a fini par faire son oeuvre, et à rattraper Marguerite : "à 89 ans, il est temps de faire une pause" dit encore l'écriteau qui ne laisse pas planer le moindre doute : "Magasin fermé pour toujours. Au revoir et merci."

Au fait, comment s'appelait la boutique ? Personne ne se souvient avoir vu une enseigne. C'est le contenu de la vitrine qui attrapait le regard : fourre-tout anachronique, bric-à-brac poussiéreux d'ampoules et d'appareils électriques hors d'âge. La réputation faisait le reste : c'était "le magasin de Marguerite".

Extrait de la chronique de Jean-Lou Janeir "On y revient", le 25 septembre 2015
 

archive France 3 du 25 septembre 2015 ©France 3 Normandie


"Cinquante ans de travail et de bazar"

Avant-guerre, le père de Marguerite réparait les postes de radio rue de Geôle. À la reconstruction, la famille a investi un local commercial qui sentait le neuf, rue Montoir-Poissonnerie. Le magasin s'est spécialisé dans l'électricité, la lumière, le courant. Et Marguerite n'était pas peu fière de ses "400 modèles d'ampoules" et de sa petite distribution : "quand les clients ne trouvaient pas ce qu'ils cherchaient chez Continent, ils venaient chez moi".
 


Ses filles ont passé dix jours à évacuer "cinquante ans de travail et de bazar". "Des vieux métaux, des vieux transformateurs, des piles, du matériel radio. C'étaient des antiquités". Une affiche publicitaire est encore collée sur une porte. Tout est jauni : "Fête des mères, quelques merveilleux cadeaux confort, Thermor". Les murs nus portent la trace du comptoir, des étagères. "Ça fait mal au ventre" reconnaît Marguerite. Le plus ancien magasin de Caen est donc fermé. Et ça fait un vide.

Reportage de Grégoire Alcalay et Alex Gouty :
 
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