Onze personnes ont comparu le 4 juillet dernier devant le tribunal correctionnel de Caen pour des faits de dopage commis entre 2007 et 2010. Le plus célèbre protagoniste du dossier, Bernard Sainz, a été condamné ce mardi à 9 mois de prison ferme et 20 000 euros d'amende.
Le célèbre docteur Mabuse du cyclisme a désormais 10 jours pour faire appel du jugement rendu ce mardi par le tribunal correctionnel de Caen. Déjà condamné en 2014 par la cour d'appel de Paris à deux ans de prison dont vingt mois avec sursis, notamment pour incitation au dopage et exercice illégal de la médecine en 1998, le naturopathe de 73 ans a comparu le 4 juillet dernier pour "aide à l'utilisation de substance ou méthode interdite aux sportifs dans le cadre d'une manifestation sportive", "dopage commis du 25 mai 2007 au 30 novembre 2010 dans le Calvados et en Ile-de-France".
Des faits dont il a finalement été reconnus coupable puisqu'il vient d'être condamné à neuf mois de prison ferme et 20 000 euros d'amende, une peine plus lourde que celle requise à son encontre en juillet dernier. "Les témoignages, trois directs et cinq indirects, disent tous la même chose. Le rôle de Bernard Sainz, c'est la rédaction de protocoles de dopage qu'il dicte" au coureur, avait estimé lors de l'audience le 4 juillet Joséphine Lecardeur, vice-procureur de la République.
Dans ce dossier, 10 autres personnes comparaissaient aux côtés de Bernard Sainz: des anciens cyclistes, dont le Caennais Fabien Taillefer qui avait raconté son histoire au magazine C Sports, un pharmacien et un préparateur en pharmacie. Ils étaient poursuivis pour "importation, acquisition, détention, transport", voire pour certains "offre ou cession à un sportif de produits de substance ou méthode interdite aux fins d'un usage sportif sans justification médicale".
A l'instar du "Docteur Mabuse", ils ont également été reconnus coupables des faits qui leur étaient reprochés mais ont écopé de peines plus "légères": de 3 à 8 mois de prison avec sursis et 2000 euros d'amende. "C'est une décision qui me semble juste dans les quantums des peines prononcées eu égard au temps qui s'est passé depuis la révélétaion des faits et le jugement, leur reconversion professionnelle pour certains, leur maintien dans le cyclisme pour d'autres, une décision qui semble adaptée à la situation factuelle du dossier", a estimé Me Sébastien Revel, l'avocat de Fabien Taillefer.
Reportage de Jérôme Raguenau et Charles Bézard
Joint par téléphone par nos confrères de France Bleu Normandie, Bernard Sainz a dénoncé "une décision aberrante", et d'ajouter: "je considère - et le mot n'est pas trop fort - que ce tribunal est complètement instrumentalisé."