Près de 250 cyclistes ont répondu ce samedi 30 mai à l'appel de l'antenne caennaise du collectif Vélorution, un collectif aux revendications plus larges que le développement de la petite reine dans les villes.
Plus de 200 personnes défilant dans le centre-ville, ça faisait un petit moment qu'on n'avait pas vu ça dans les rues de Caen. Et si la seconde phase du déconfinement s'apprête à débuter en France, les rassemblement de plus de 10 personnes restent proscrits par les autorités. C'est ce qu'a rappelé à la foule des cyclistes réunis autour du bassin Saint-Pierre l'un des organisateurs de cette "parade à vélo", tout en le déplorant. Après les consignes de sécurité de rigueur (masques, distances de sécurité), place "au moment festif et convival".
Parmi les participants à ce rassemblement organisé par le collectif Vélorution de Caen, Michel, 73 ans. Pas besoin de convaincre ce passionné de la petite reine de la nécessité d'accorder une plus large place au vélo. "Il faut que les voitures apprennent mainetnant qu'elles sont tolérées. La ville ne doit plus être la ville des voitures", affirme le retraité qui cite en exemple le vosin allemand. "On a 30 ans de retard. Il y a le manque d'infrastructures mais c'est aussi toute une culture. Il faut aussi faire passer des idées dans la tête des gens. C'est pour ça qu'on est là." Et pourquoi pas joindre l'utile à l'agréable. "Avec le temps qu'il fait, circuler aujourd'hui en voiture c'est une aberration, c'est se priver d'un plaisir de la vie !"
Avec le confinement, les restrictions de circulations et de transports en commun, plusieurs villes ont entamé une réflexion autoru du vélo et aménagé, du moins provisoirement, de nouveaux axes dédiés. Le collectif Vélorution prône des changements plus drastiques et plus larges. "Nous roulons pour un futur social, féministe, écologique et démocratique", scandait l'un des organisateurs avant de donner le coup d'envoi. "On s'inscrit dans un mouvement qui s'appelle "Plus jamais ça, le jour d'après" qui regroupe des associations écologistes mais aussi des syndicats pour revoir de fond en comble le monde tel qu'il existait avant la pandémie", explique Davdi, membre de l'association Attac. Le 1er mai dernier, celleci a cosigné avec diverses organisations telles qu'Oxfam, la Confédération paysanne, la CGT, les Amis de la terre ou Greenpeace un appel à "affronter ensemble les urgences écologiques, sociales et démocratiques". Un manifeste accompagné d'une pétition lancée par 16 associations et syndicats.
Du bassin Saint-Pierre, les cyclistes se sont élancés pour un parcours d'une heure 30 environs qui devait les emmener, entre autres, au pied du château, dans la rue Saint-Pierre ou devant la mairie de Caen. Un vrai parcours de manif en somme.