L'aéroport de Caen-Carpiquet dressait ce lundi son bilan d'activité pour l'année 2015, une année où tous les indicateurs sont au vert. L'occasion aussi de se projeter dans l'avenir, un avenir qui passe par le rallongement de la piste.
Le gestionnaire de l'aéroport de Caen est en quelque sorte sur un petit nuage: l'an dernier le nombre de passagers commerciaux a progressé de 12%. 129 096 personnes ont transité par le site pour embarquer sur des vols commerciaux sur un total de 171 000 passagers.
Parmi les succès récents, les liaisons saisonnières sur la Corse qui enregistrent en 2015 une progression de + 130%. Un succès qui incite la compagnie Volotea a renforcer son offre en 2016 avec deux vols vers Bastia, quatre vers Ajaccio et la mise en place d'un A319 sur certaines rotations. Flybe, qui assure la liaison avec Londres, semble également satisfaite : quatre rotations par semaine sont programmées en 2016 ainsi qu'une rotation supplémentaire le samedi à partir du mois de mai.
La fréquentation progresse depuis plusieurs années. Forte de ce bilan positif, la Chambre de Commerce et d'Industrie de Caen entend se porter candidate à sa propre succession comme exploitant du site pour les cinq prochaines années.
Parmi les projets en gestation pour l'avenir du site, l'allongement de la piste afin de permettre à des avions de cent passagers d'être mis en service sur la ligne Caen-Lyon, une ligne empruntée à 75% par des hommes d'affaire et dont la fréquentation a elle aussi progressé en 2015 (+3%). Après des années d'atermoiement, la communauté d'agglomération Caen-la-Mer a décidé d'investir quelque 10 millions d'euros. Les études techniques préalables à la réalisation de ce chantier devraient débuter en février prochain. Selon le calendrier prévu, l'enquête publique sera lancée au second semestre 2017 pour un premier coup de pioche en 2020.
De nouveaux nuages dans le ciel normand ?
En attendant, 2016 est marquée par la réunification de la Normandie. La nouvelle Région souhaite réunir les aéroports normands dans un seul syndicat, quitte à remettre en cause les avantages financiers accordés afin d'instaurer une concurrence plus saine. "Il n'est pas normal aujourd'hui qu'une collectivité subventionne un opérateur tel que Ryanair (ndlr: à Deauville), pour moi c'est une concurrence déloyale que l'équipe précédente a instaurée sur notre territoire et il faut mettre un terme à cela", affirme Rodolphe Thomas, vice-président du Conseil Régional de Normandie. De nouveaux nuages en perspective dans le ciel normand ?Reportage de Jérôme Raguenau et Pauline Latrouitte
Intervenants :
- Michel Collin, président CCI Caen-Normandie
- Joel Bruneau, président de la communauté d'agglomération de Caen-la-Mer
- Rodolphe Thomas, vice-président du Conseil Régional de Normandie