Des championnats à l'arrêt, un nombre de licenciées à la baisse, une économie déjà vulnérable avant la crise sanitaire, le sport féminin est inquiet. Le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) crée un groupe de travail pour évaluer les pertes des sports collectifs féminins.
En Normandie, c'est le Comité Régional Olympique et Sportif (CROS) qui va prendre en charge l'enquête dont le but est de déterminer avec précision les pertes de licenciés subies par les sports collectifs. Toutes les fédérations vont être sollicitées pour regarder comment se répartit la baisse, entre hommes et femmes, depuis le début de la pandémie. Moins solide financièrement car moins médiatisé, le sport féminin, en plein développement avant la pandémie, apparait plus vulnérable face à la crise.
Une chose est certaine, le nombre de licenciés a baissé fortement chez les hommes, comme chez les femmes depuis le début de la crise. Aucun sport n'y échappe même si les disciplines de contacts sont plus fortement touchées.Il faut un accompagnement plus fort. Il ne faudrait pas que cette crise sanitaire mette à mal tout ce qui a été fait ces dernières années.
Tout le monde souffre dans le monde sportif
Premier indicateur de mauvaise santé, le nombre de pratiquants chute fortement. Dans le Calvados par exemple, le comité départemental du handball affiche une baisse de 10% de ses licenciés. Un chiffre qui peut atteindre 30% dans certains clubs et qui touche aussi bien les clubs masculins que féminins. Pour la plupart de ces structures amateurs, la situation est préoccupante et l'appui des collectivités térritoriales reste plus que jamais indispensable. Dans cette discipline portée par les succès des équipes de France masculine et féminine, la parité coule de source.Dans le handball, le développement du secteur féminin fait partie de nos priorités
Côté rugby, les joueuses de L'Ovalie Caennaise qui évoluent dans le championnat Elite 2 sont à l'arrêt depuis des semaines, en raison du confinement. Le club fondé en 2003 subit le premier coup dur de sa jeune carrière. Le nombre de ses licenciés est en baisse sensible, le club en compte une centaine au lieu de cent trente la saison dernière mais les dirigeants peuvent s'appuyer sur les collectivités locales qui ont renouvelé leurs aides. Des subventions qui représentent une grosse part du budget du club et qui permettent de voir l'avenir en rouge et bleu , les couleurs de l'Ovalie. Reste maintenant à passer l'obstacle et à retrouver le chemin du stade rapidement, histoire de continuer à faire grandir le club.
Ça va repartir, il faut redonner envie à ces jeunes femmes de revenir faire du sport
Les basketteuses de l'USO Mondeville dans le même panier
Le club de basket mondevillais est lui aussi dans une situation délicate. La crise du Covid met à mal son équilibre financier mais ses dirigeants font feu de tout bois pour passer ce cap difficile. Son budget prévisonnel d'un million deux cent mille euros, dont deux cent cinquante mille issus du partenariat privé ne pourra être à l'équilibre en fin de saison. Les dirigeants de l'USO s'activent pour trouver des solutions. Ils s'appuyent sur les subventions de la Mairie de Mondeville, du Département du Calvados et de la Région Normandie et sur un noyau de sponsors privés fidèles, qui ont assuré jusque là leurs engagements financiers. Reste maintenant à retrouver au plus vite les parquets.Les dirigeants de L'USO Mondeville espèrent reprendre le championnat de Ligue 2 rapidement car ils ont l'ambition de retrouver l'élite dès la saison prochaine. Mais pour cela, il faut jouer et si la reprise doit se faire à huis clos, ce serait compliqué, car le club a besoin de renouer rapidement avec son public.
En attendant le retour à la compétition, les basketteuses mondevillaises se soignent pour certaines d'entre-elles. La Covid n'a pas épargné l'effectif.Économiquement on est en danger, il nous faut retrouver notre public dès que possible et surtout ne pas finir la saison à huis clos, ce serait très dommageable.