L'édition 2016 du carnaval étudiant de Caen aura lieu le mardi 8 mars, journée internationale des femmes. Ce qui n'enchante gère l'association "Osez le féminisme".
Ce serait le plus grand carnaval étudiant de France, voire même d'Europe. Si ces affirmations restent à vérifier, il n'en reste pas moins que la manifestation caennaise attire du monde: l'an dernier, ils étaient plus de 30 000 jeunes à défiler dans les rues de la ville. L'événement avait nécessité un dispositif de sécurité à la hauteur de l'affluence : pompiers, médecins, postes médicaux avancés et forces de l'ordre, 900 personnes au total coordonnées par la préfecture.
Depuis plusieurs années, la manifestation n'a cessé de prendre de l'ampleur. Son organisateur, la fédération campus Basse-Normandie (une fédération d'associations étudiantes) a décidé l'an dernier de passer la main. L'avenir du carnaval étudiant de Caen était donc incertain. Mais une édition 2016 a été récemment officialisée. Ce lundi soir, le conseil municipal de Caen doit voter officiellement son entrée dans "l'Association Carnaval Etudiant de Caen Normandie" qui organisera désormais chaque année cette manifestation. Une date a été choisie avec la Ville de Caen : ce sera le 8 mars.
Or, depuis près de 40 ans (1977), le 8 mars est la journée internationale des femmes, une journée pour faire le point et sensibiliser sur la situation des femmes dans le monde. Pas vraiment une journée "festive", au regard des injustices et inégalités qui perdurent. La date retenue pour le prochain carnaval étudiant de Caen a donc quelque peu choqué l'association "Osez le féminisme". "Avoir les deux événements en même temps, ça pose problème", affirme Astrid Leray, présidente de l'association, "Ça pose problème vis à vis de la collectivité de Caen, quel est leur engagement pour l'égalité femme-homme, est-ce qu'ils y ont pensé ?"
Du côté de la Ville, on se dit prêt à rencontrer les associations mécontentes tout en plaidant le casse-tête en terme de calendrier. "En croisant l'ensemble des calendriers, c'est à dire l'occupation du zénith, du Parc des expositions, du centre des congrès qui sont les grands équipements jalonnant le parcours, c'est cette année la seule date qui est apparue libre et c'est donc pour cela qu'on a choisi ce 8 mars", explique Aristide Olivier, maire Adjoint de Caen chargé des sports, de la jeunesse et de la vie étudiante et d'ajouter: "Ce n'est pas une date qui est appelée à perdurer les années qui suivent".
Reportage de Suzana Nevenkic, Hélène Jacques et Thierry Cléon
Intervenants :
- Astrid Leray, présidente de l'association "Osez le Féminisme" à Caen
- Aristide Olivier, maire Adjoint de Caen chargé des sports ,de la jeunesse et de la vie étudiante