Après l'interdiction de certaines chasses traditionnelles par le Conseil d'Etat, les chasseurs manifestent un peu partout en France ce samedi 18 septembre. A Caen, les organisateurs du rassemblement attendent 5000 personnes venues de toute la région.
A moins d'un an de la présidentielle, le monde de la chasse se mobilise et compte bien montrer qu'il pèse. Plusieurs manifestations sont organisées un peu partout en France ce samedi 18 septembre. En Normandie, c'est la ville de Caen qui a été choisie comme lieu de rassemblement des chasseurs des cinq départements. Les organisateurs espéraient la présence de 5000 personnes. Une quarantaine de bus ont été affrétés. Peu après 11 heures, la police nationale signalait sur twitter la présence de "quelques milliers" de manifestants dans le secteur de la place Foch, le lieu de rendez-vous d'où doit partir la manifestation. Une délégation des représentants des différents fédérations normandes doit être reçue à 11 h 30 à la préfecture du Calvados.
C'est la décision du Conseil d'Etat cet été qui a mis le feu aux poudres. La chasse à la glu et la chasse à la tourterelle des bois ont été jugées illégales et donc interdites. "Ça ne nous concerne pas en Normandie, ça ne concerne que quelques centaines de chasseurs dans le sud de la France", concède Dominique Montfilliatre, président des fédérations de chasseurs de l'Eure et de Normandie. Et pour autant, les chasseurs du nord sont eux aussi dans la rue ce samedi. "On a eu toutes sortes de choses qui ont été positives au début du quinquennat du président Macron. Mais là, depuis un an, on sent un coup de boutoir", déclare le patron des chasseurs normands qui estime qu'il "y a des choses qui se préparent". Et de citer par exemple "l'interdiction de la chasse le dimanche". Les chasseurs craignent également l'interdiction d'autres chasses dites "traditionnelles". La chasse du renard ou la chasse de nuit au gabion seraient, elles aussi, menacées.
On a l'impression que tout est décidé de Paris et qu'on se moque de nous"
Sur cette journée de mobilisation du samedi 12 septembre, les chasseurs mettent l'accent sur la défense du monde rural. "Le monde agricole est avec nous, nous avons la président de la fédération régionale des agriculteurs de Normandie, nous aons aussi les pêcheurs. C'est la ruralité", déclare Dominique Montfilliatre, "On a l'impression que tout est décidé de Paris et qu'on se moque de nous". L'hostilité vis à vis de la capitale est d'autant plus forte que le ministère de tutelle des chasseurs n'est autre que celui de l'environnement. "On est décrié mais on s'estime les premiers écologistes puisque nous sommes sur le terrain du 1er janvier au 31 décembre. On s'occupe de la petite faune, la chasse n'existe que quelques journées par an." Le président de la fédération des chasseurs de Normandie met également en avant les "60 à 80 km de haies plantées chaque année dans les plaines cultivées". Selon lui, "s'il n'y avait pas de chasseurs, les bois, les zones humides, tous ces endroits ne seraient pas entretenus".
Les chasseurs annoncent d'autres actions à venir dans les prochains mois et se projettent déjà, comme d'autres, en 2022. Une manifestation nationale est programmée le 22 mars de l'année prochaine. A quelques encablures des élections. "Il n'y aura pas de candidat labellisé mais on va s'entretenir avec chaque candidat à la présidentielle et voir ce qu'ils proposent", indique Dominique Montfilliatre, "On interrogera également chaque député sur leur programme chasse."
Une véritable marée orange a déferlé dans les rues du centre ville de Caen. La manifestation des chasseurs s'est achevée en début d'après midi.