"Les espions on les fusille, tu seras fusillé" : le témoignage de Bernard Duval, survivant de la barbarie nazie

Son tortionnaire de la gestapo caennaise lui avait prédit un funeste destin : «Les espions on les fusille, tu seras fusillé si tu ne dis rien». Résistant à 15 ans, torturé par la Gestapo, déporté en Allemagne pendant près d'un an, Bernard Duval a survécu à la barbarie nazie.

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La promesse 

En 1944, dans le camp de Neuengamme, des déportés ont confié une lourde mission à Bernard Duval. Année après année, il témoigne de l'horreur des camps nazis, à son nom, et en leurs noms.

Il y avait ceux qui sentaient leur fin prochaine, qui savaient qu'ils ne sortiraient pas vivants de ce camp. Ils nous voyaient en meilleure santé qu'eux et  ils nous disaient : si tu as la chance de rentrer, tu diras ce qu'ils nous ont fait ces salauds là! C'est un peu leurs voix qui parlent. Post-mortem.

©France 3 Normandie

 

Un adolescent sous l'Occupation


Né à Caen en 1925, Bernard Duval entre dans la vie active comme apprenti menusier en septembre 1939, au moment où la guerre éclate.

En mai 1940, l’armée allemande envahit la France et la famille Duval est contrainte à l’exode, comme beaucoup de familles normandes. A bord d’un camion, les Duval prennent la route vers l’Ouest, vers Villers-Bocage puis le Sud-Manche. Après la signature de l’armistice le 22 juin 1940, la famille retourne vers Caen.

La famille Duval écoute la radio anglaise, malgré  l’interdiction de l’occupant allemand. L'adolescent Bernard Duval, âgé de 15 ans, entend la voix du Général De Gaulle et décide, avec un groupe de copains, de tout faire pour s'opposer à l'armée allemande.  Leurs premiers actes de résistance seront d’arracher des affiches de propagande dans les rues de Caen.
 

L'entrée en Résistance


En octobre 1941, Bernard Duval doit poser pour son nouvel employeur, une menuiserie caennaise,  des portes de cellules au sein de la maison d’arrêt de Caen. Il reconnaît parmi les prisonniers un voisin, le peintre décorateur André Michel.

Responsable du réseau de résistance Hector, André Michel charge Bernard Duval d'une dangereuse mission  : il lui demande de sortir deux lettres de la prison et de les porter aux autres membres de son réseau.  

Bernard Duval réalise son premier acte de résistance avec l'aide d'un bagnard : il arrive à sortir les deux lettres, dissimulées dans ses chaussettes, malgré plusieurs fouilles corporelles, et les apporte à l'adresse indiquée. Son intervention n'est pas terminée : il est chargé par le réseau d’acheminer une réponse jusqu’à la cellule d'André Michel. Il accomplit cette mission à hauts risques. Le lendemain, il n'est pas autorisé par les Allemands à rentrer de nouveau dans la prison.  André Michel sera fusillé quelques mois plus tard, en mai 42.

 

J'ai donné mes lettres, ils les ont lues, ils n'ont rien dit. Ils m'ont simplement demandé si je pouvais apporter une réponse. Je suis reparti à la prison avec une lettre cachée  de la même façon dans mes chaussettes. Arrivé à la prison, j'ai passé les deux fouilles comme le matin, sans encombre. Je suis arrivé au troisième étage, la sentinelle me reprend en me serrant encore plus près que le matin. Je vois le bagnard qui me regarde mais ne dit rien. Au bout d'un moment, il est venu à moi et je lui dit : ça s'est bien passé, j'ai remis les lettres mais j'ai une réponse. Il me dit : tu me la donnes mais tu fais attention, les allemands sont nerveux, je ne sais pas ce qui se passe,  j'espère qu'ils ne se doutent de rien.

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Bernard Duval entre véritablement dans la Résistance par l’intermédiaire de son camarade de classe Bernard Boulot en janvier 1942. Ce dernier est en en contact avec des étudiants membres du mouvement Front National, réseau de résistance d’obédience communiste. Ils accomplissent en duo des missions de renseignement sur la côte, notamment dans la région de Ouistreham : ils sont chargés d’espionner le Mur de l’Atlantique et réalisent des relevés de positions des fortifications érigées par les allemands.

J'avais un camarade qui s'appelait Bernard Boulot. Il avait poursuivi ses études et avait connu dans son école quelqu'un qui appartenait à un réseau de Résistance. Connaissant les opinions de mon copain, ils lui ont demandé s'il voulait se joindre à eux. Il a répondu favorablement et ils lui ont dit : pour ce qu'on va te donner à faire si tu rentres dans le réseau, il faut que vous soyez deux. Tu connais quelqu'un de sûr?  Il a pensè à moi et c'est comme ça que je suis rentré officiellement dans un réseau de résistance.  Ce réseau de Résistance, c'était le Front National. (...). Un réseau d'obédience communiste, bien loin des idées que véhicule  Jean-Marie Le Pen

 
©France 3 Normandie
 



L'arrestation, l'interrogatoire, la torture



En janvier 1944, un des membres du leur petit groupe de résistant infiltre le parti collaborationniste du RNP, Rassemblement National Populaire, et dérobe des papiers importants.  Identifié et arrêté par la Gestapo, il livre quelques noms sous la torture, notamment celui de Bernard Duval.

Bernard Duval est arrêté le 10 mars 1944, au petit matin. Arrivé à 7 h 30 au siège de la Gestapo,  il est pris en charge par un homme à la gabardine noire qui parle bien français. Les mains liées à une chaise, il est frappé, matraqué, torturé par son tortionnaire. Mais il ne parle pas et tient le choc. Il perd connaissance vers midi, juste après avoir entendu les cloches de la ville.
 

 Il m'a tiré moi et la chaise jusque devant un mur de son bureau où il y avait une carte du Calvados. Avec sa matraque il se promenait sur la côte et me montrait les endroits où nous opérions. Je continuais toujours à nier, il continuait à me frapper, il me frappait au sol. Il a essayé de me relever, il m'a pris par les cheveux, il m'arrachait des cheveux sur les tempes, c'est une douleur atroce. Et puis après il m'a ramené devant son bureau, m'a réinstallé sur ma chaise et à continué à me frapper.A partir de là, je n'ai plus de souvenirs. J'ai des blancs, je me suis évanoui plusieurs fois. Jusqu'au moment où j'ai entendu les cloches. Je pensais que c'était mon esprit qui faisait des tours. Mais non, en fin de compte. A midi, les églises de Caen sonnent. On était arrivé à midi. Depuis 7 heures et demi du matin jusqu'à midi, il m'avait interrogé. Je n'avais plus vu le temps passer, je devais continuer à prendre des coups mais j'étais souvent évanoui.

 
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Bernard Duval est emmené en voiture jusqu’à la prison de Caen et est enfermé dans la cellule 27 de la maison d’arrêt, qu’il partage avec deux autres prisonniers. Un professeur de médecine âgé qui a caché des juifs, et un jeune camarade de son groupe de résistance, Jean-Pierre Voidies. 

Son tortionnaire lui avait promis lors de l'interrogatoire une exécution sommaire : « Les espions on les fusille, tu seras fusillé si tu ne dis rien».  Un aumônier de la Wehrmacht vient un soir lui donner la communion. Il passe une nuit horrible dans sa cellule, persuadé qu’il va être exécuté au petit matin.


J'ai suivi l'aumônier. J'ai essayé de savoir sous le secret de la confession pourquoi moi ils m'avaient appelé, il y avait un autre du même groupe que moi dans le cellule. Il ne voulait rien dire. Il m'a ramené à la cellule. En attendant que la sentinelle ouvre cette porte, j'ai eu le loisir de lire les noms qui étaient au dessus de la cellule. Seul le mien était assorti d'un point d'exclamation. Ein spion comme on dit en allemand. J'ai eu le temps de poser la question à l'aumônier qui m'a dit : Ah, attention particulière. Rien pour rassurer. Je peux vous dire que cette nuit là je n'ai pas dormi. Je pensais que si la porte s'ouvrait très tôt le matin, c'était pour aller au poteau. Elle ne s'est pas ouverte à l'heure fatidique, les jours suivants non plus. Pourquoi? Je ne peux pas vous dire. Je n'ai pas eu de réponse.

 
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Convoi vers les camps

Le 20 mai 1944, Bernard Duval fait partie d’un groupe de 28 détenus qui quittent la maison d’arrêt de Caen. Un SS prononce un discours avant le départ  : "Vous êtes des espions, des terroristes. Vous avez de la chance, vous auriez pu être fusillés. Vous allez au camp de concentration de Compiègne". Il s’agit du dernier convoi qui partira de la prison de Caen vers les camps.  Une quinzaine de jours plus tard, le 6 juin 1944, plusieurs dizaines de prisonniers de la prison de Caen sont fusillés par la Gestapo. Leurs corps n’ont jamais été retrouvés.

Bernard Duval et ses camarades sont transportés au camp d’internement de Royallieu. Ils restent deux semaines dans ce camp de transit situé à Compiègne.

Le 4 juin 1944, 2000 prisonniers quittent l’Oise pour une destination inconnue. Ils sont entassés dans un train à bestiaux, une centaine par wagon. Trois jours et demi  de trajet débout, sans boire ni manger. Certains prisonniers ne survivent pas.

 Ce convoi a duré trois jours et demi. Sans boire, sans manger, sans dormir. Les gens devenaient fous. D'autres mourraient. On transportait leurs corps dans un coin du wagon Malheureusement, c'est dommage à dire, ça faisait un peu de place. Hélas. La soif, c'est terrible. Vous avez la bouche qui se déssèche, des peaux qui viennent, la languese fendille. Vous rentrez dans un état second, vous avez comme des mirages. Trois jours et demi. Au bout de ces trois jours et demi, nous sommes arrivés au camp de concentration de Neuengamme.

 
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Le camp de Neuengamme


Le convoi décharge les 2000 prisonniers  au camp de concentration de Neuengamme. Ils tombent les uns sur les autres en descendant du train. Une soupe est servie dans un bol troué, à partager à deux. Ils sont déshabillés et entièrement rasés avec des rasoirs usés, certains sont en sang. Ils récupèrent des affaires et une paire de claquette en bois avec une sangle. 400 déportés occupent un bloc prévu pour beaucoup moins, ils dorment à trois dans lit, en quinconce.

La journée type à Neuengamme : corvée le matin, notamment terrassement et décharge de matériel ; soupe pour deux le midi, certains se battaient pour la boire ; une autre corvée l’après-midi. Un bien précieux aide Bernard Duval à surmonter les moments les plus terribles : son amitié avec son copain Bernard Boulot, déporté avec lui.

Le soir, rassemblement sur la place d’appel, autour de la potence. Un discours en plusieurs langues précède l’exécution par pendaison de prisonniers.

Les SS faisaient monter le premier détenu. Je me souviens, le premier détenu il avait été frappé tellement qu'on lui avait cassé le bras gauche. On lui avait attaché avec une corde dans le dos. Alors ils passaient la corde autour du cou. Un coup de pied dans le tabouret et il tombait. Ou il était strangulé tout de suite et il décédait. Ou alors, se mélangeant les pieds dans le tabouret, parfois il arrivait au bout de la corde et il mourrait étouffé. Le dernier restait au bout de la corde et ordre était donné de défiler devant lui en le regardant bien, il fallait tourner la tête au moment où on passait devant lui

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Le camp de Sachsenhausen et le Kommando de Falkensee


Après un mois passé à Neuengamme, les prisonniers sont transférés vers le camp de Sachsenhausen. L’appel est nominatif et alphabétique,  ils sont triés pour un départ vers les camps satellites, les Kommandos. Bernard Duval ne répond pas à l’appel de son nom – un autre Duval répond à sa place - et est orienté vers le groupe en partance vers le Kommando de Falkensee, où il retrouve son ami Bernard Boulot.

La journée type à Falkensee : lever a lieu à cinq heures du matin, absorption d’une eau chaude en guise de petit déjeuner et départ vers le kommando de travail, une usine de construction de chars légers Panzer et de chars lourds tigres. Bernard Duval était affecté à la chaîne de fabrication des boîtes de vitesse des panzers, il avait 20 pièces à faire par jour.

Une soupe était servie le midi à l’usine , à base de rutabaga et chou. Le soir, encore la soupe et une tartine de pain. Et parfois en supplément deux pommes de terre à l’eau.
 

Le midi la soupe arrivait du camp. La soupe, elle n'a jamais changé depuis la prison jusqu'à la fin de la déportation. C'était du chou, un peu de rutabaga, un peu de carottes. Aucune valeur énergétique. C'était à boire, on était nourri que par du liquide. Puis après on reprenait le travail jusqu'au soir et le soir on reformait les colonnes pour revenir au camp. Arrivés au camp, appels, des appels qui duraient jusqu'à deux heures. Toujours pareil, pour les mêmes motifs, les commandements, les discours qu'on ne comprenait pas. Et puis ordre était donné de rejoindre les Blocks. Arrivés dans les Blocks, la soupe était servie. La même soupe.  Et on avait le droit à une petite tartine de pain. C'était un pain fractionné en dix, on avait une tartine chacun. Et parfois on avait deux petites pommes de terre à l'au, qu'on épluchait soigneusement, et qu'on mangeait de la même façon, lentement, pour le temps qu'on avait un peu de nourriture à manger. On avait un estomac qui criait famine sans cesse. Les épluchures, on ne les jettait pas, on les gardait et on les mangeait. 

 
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La tyrannie du chef de Block


A Falkensee, les kapos et les chefs de Block font  régner la terreur. Les prisonniers n'ont pas le droit de mettre les mains dans leurs poches, même le dimanche.


Les  allemands ne toléraient pas qu'on mette les mains dans les poches. Ils ne voulaient pas, jamais. Inconsciemment, c'était un dimanche, après les corvées. On pouvait se déplacer de Block en Block et je croise le chef de Block qui me voit avec les mains dans les poches. Il me fait un signe et me fait un discours que je comprend pas. Il appelle l'interprète : dans cinq minutes tu dois te présenter avec les poches cousues. (...). J'ai réussi à trouver une aiguille et un fil, à coudre mes poches et j'ai essayé de me représenter à ce gars là, mais je ne savais pas comment cela allait se passer. Il m'a regardé, il est resté un long moment comme ça, et il est parti dans un grand éclat de rire et il m'a dit : Fout le camp. Ce chef de Block, il s'arrêtait devant un déporté, il le sommait de ce mettre au garde à vous, il le regardait droit dans les yeux, et il lui disait : "Est-ce que le chef de Block est gentil?". Que voulez-vous répondre, le gars répondait oui. Et il tappait

 
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La libération chaotique du camp


Au printemps 45, les prisonniers du camp de Falkensee sont toujours coupés du monde.  Un premier indice leur fait cependant croire à l'imminence de la défaite allemande : faute de ravitaillement de pièces, l'usine doit cesser la fabrication de chars. Les prisonniers sont alors utilisés pour construire des fortifications autour de Berlin.

Dans la nuit du 25 au 26 avril 1945, les soldats allemands ont enfilé des habits de civil et quitté le camp. Les prisonniers russes ont réussi à créer une brèche pour sortir. Mais la bataille entre soldats allemands et russes fait toujours rage à l'extérieur, et les prisonniers sont pris entre les tirs. Affamés, les deux Bernard, Duval et Boulot, jettent leur dévolu sur un silo de betteraves rouges puis décident de retourner dans le camp.

Le lendemain matin, deux soldats russes entrent en libérateurs et sont portés en triomphe par les prisonniers. Les Russes demandent aux déportés de sortir du camp, alors que les combats sont toujours aussi intenses.

Vers dix heures dans la matinée, deux soldats russes sont passés par la brèche que nous avions faîte et ont pénétré dans le camp. Et la, malgré notre faiblesse, à plusieurs nous nons sommes retrouvés pour les porter en triomphe vers le revier. Revier, en allemand, c'est infirmerie, mais ça n'avait d'infirmerie que de nom parceque c'était un véritable mourroir où les déportés étaient en train de finir leur vie. Tout ça pour le faire voir que nous étions libérés. Et puis les Russes nous ont dit de partir, on les gênait dans leurs mouvements d'avance. Il a fallu sortir du camp sous la bataille et nous sommes partis au hasard. Avec mon copain, bien entendu, on ne se quittait pas. Et on a erré toute la journée, on a marché en rond. Le soir, on a aperçu le camp à l'horizon, c'est le seul endroit qu'on connaissait. On est revenu au camp. En puis en passant on a ramassé les dépouilles des déportés qui avaient été tués dans la nuit et on a commencé à les ensevelir. Au cours de ce travail, les rafales de mitrailleuses passaient autour de nos têtes, la bataille n'était pas terminée. On n'a pas pu achever, on est rentré se protéger dans le Block 2

©France 3 Normandie


De retour une nouvelle fois au camp, Bernard Duval et Bernard Boulot se rassemblent avec cinq autres prisonniers français originaires de l'Ouest. L'incertitude régne toujours autour du camp mais le petit  groupe décide de partir et de marcher vers la France à l'aide d'une boussole, en se nourrisant dans les champs et les maisons abandonnées. Ils arrivent à rejoindre les bords de l'Elbe, où les Américains viennent de faire la jonction avec les troupes soviétiques. Ils sont pris en charge définitivement par les troupes alliées.
 

Retour en France


Bernard Duval est rapatrié dans un premier temps à Paris. Il transite par l’hôtel Lutetia où des familles de déportés, à la recherche de nouvelles, lui montrent des photos. Il rentre en train à Caen et retrouve avec une grande émotion ses parents.  Cela fait plus de neuf mois que la région a été libérée. A son arrivée, il  reçoit les conseils d'un médecin de la Croix Rouge. La maison de ses parents a été détruite par les bombardements, ils vivent désormais dans une petite maison à Mondeville.

Pour les déportés , le retour à la vie normale est très difficile.  Ils parlent très peu des camps et de la déportation. La population n'est pas très à l'écoute. Comme ils le craignaient, il est extrêmement difficile de raconter l'irracontable. Bernard Duval  reprend son travail six moix après son retour, en janvier 1946.


Témoigner pour ceux qui sont morts là-bas


Son terrible récit, Bernard Duval a commencé à le livrer qu'une fois à la retraite, dans les années 80. Chaque année il témoigne devant des collégiens et de lycéens, invité dans les classes par des professeurs d'histoire.  En 2017, il a reçu la cravate de commandeur de l’ordre des palmes académiques. Il a également fixé son indispensable témoignage dans un livre, "Jeunesse volée". 

Accompagné dans sa mission mémorielle par la Fondation pour la mémoire de la déporation, Bernard Duval continue, à 94 ans, à témoigner inlassablement à son nom et aux noms de tous ceux qui sont morts là-bas. Mercredi 3 avril 2019, une centaine d'élèves du collége Lechanteur (Caen) ont écouté son récit pendant une heure. Les extraits disponibles dans cet article ont été captés par une équipe de France 3 Normandie lors de cette rencontre.


 
 Reportage France 3 Normandie Pierre-Marie Puaud, Cyril Duponchel, Bastien Odolant, Marc Michel et Fabrice Uguen 

  
  
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