L'enquête publique sur l'allongement d'une piste de l'aéroport de Caen-Carpiquet (Calvados) se termine le 31 décembre. Les maires et une partie des habitants des communes voisines expriment leurs craintes vis-à-vis du projet.
L'aéroport de Caen-Carpiquet devrait s'agrandir. L'enquête publique commandée par la communauté urbaine de Caen la mer, propriétaire, et le département du Calvados s'achève le 31 décembre. Jusqu'à cette date, une plateforme en ligne recueille les opinions du public.L'idée est d'allonger la piste de 350 m afin de permettre à l'aéroport d'accueillir des avions plus gros, à échéance 2022, pour un coût de 11 millions d'euros.
Pour Joël Bruneau, le maire de Caen, cette extension se justifie par la croissance qu'enregistre l'aéroport à la fin du mois d'août 2018, + 47 %. En 2017, l’aéroport de Caen Carpiquet a enregistré 180 910 passagers commerciaux soit une progression de plus de 30% par rapport à 2016.
L’#aéroport #Caen-Carpiquet enregistre une croissance de +47% à fin août 2018. Pour un territoire toujours plus attractif et afin d'accompagner ce développement historique, #Caenlamer financera l'allongement de la piste à 2 250 mètres. #Economie #Attractivité pic.twitter.com/7r4NmgrBP2
— Joël Bruneau (@joelbruneau) September 21, 2018
(Reportage de Pierre-Marie Puaud et Jean-Michel Guillaud)
Des protestations
L'aéroport est situé à 8 km à l'ouest de Caen. Les maires de Louvigny et de Fleury-sur-Orne, les communes voisines, ont exprimé leurs craintes.
Patrick Ledoux, maire de Louvigny, résume : "Je ne suis pas opposé au projet mais je me fais le porte-parole des habitants. Nous connaissons déjà des problèmes de survols à basse-altitude des habitations. Nous parlons tout de même de 8 000 survols à l'année. On se demande pourquoi la zone d'approche se situe si près des habitations et non, plus au sud, au niveau du boulevard périphérique. Si ce problème était réglé, les Loupiaciens aborderaient l'extension plus sereinement."
Délibération du conseil municipal
Le 3 décembre, le conseil municipal a donc voté à l'unanimité contre l'extension de la piste. Le maire est intervenu en conseil communautaire pour demander une solution à ces survols de basse altitude mais aussi pour "avoir une étude sur les conséquences écologiques de cette extension et donc de l'augmentation du nombre de vols". Une préoccupation écologique que partage Marc Lecerf, maire de Fleury-sur-Orne.
" Ça va, ce n'est pas Orly quand même ! sourit un Loupiacien. Mais justement, avec l'augmentation du trafic, on ne sait pas trop à quoi s'attendre."
" L'été, avec les fenêtres ouvertes, on est vraiment gêné par le bruit des avions, surtout à l'atterrissage, renchérit un riverain. Ils passent très près de nos maisons ! "
Les habitants de Louvigny comptent constituer un collectif et se donnent rendez-vous le 22 janvier, à 20 h 30, à la salle des fêtes.