Pour la troisième saison consécutive, le SM Caen refait le coup de la panne automnale. Battu par Laval, Saint-Etienne et Grenoble, Malherbe subit une baisse de régime d'autant plus frustrante qu'elle intervient après une entame estivale prometteuse, comme lors des deux dernières années.

Quatre victoires, neuf buts inscrits, zéro encaissé : fin août, le SM Caen présentait un bilan reluisant. Emplis d'enthousiasme, les Malherbistes maîtrisaient leurs matchs, marquaient rapidement, et concédaient très peu d'occasions. Bref, l'entame de championnat rêvée laissait entrevoir une belle saison en haut du classement, d'autant plus que les autres candidats à la montée en Ligue 1 enchaînaient les contre-performances. 

Si la défaite in extremis à Laval ressemblait à un accident de parcours, si celle face à Saint-Etienne était nuancée par les errances arbitrales, celle concédée ce mardi à domicile contre Grenoble est plus inquiétante. Pour la première fois de la saison, les hommes de Jean-Marc Furlan sont apparus dépassés, sans idées, sans enthousiasme aussi. Pour justifier la défaite, le coach caennais s'est réfugié derrière le manque de vécu avec son groupe. 

Le souci pour moi est comment arriver à monter un projet avec un groupe de joueurs que je ne connais pas, avec qui je ne travaille que depuis dix semaines. Comment arriver à monter un projet sur deux ou trois ans, comme je l'ai fait à Brest ou à Auxerre. 

Jean-Marc Furlan, entraîneur du SM Caen

Un aveu d'impuissance aussi pour un coach à l'effectif limité, actuellement plombé par les blessures (Brahimi, Court, Ntim, Ben Youssef) et méformes (Le Bihan, MBock) de joueurs cadres. Mais à y regarder de plus près, le SMC ne nous ferait-il tout simplement pas un copier-coller des saisons précédentes ?

Le bon départ, une habitude caennaise

En 2020, après quatre mois et demi de repos forcé à cause de la pandémie de Covid-19, les hommes de Pascal Dupraz entamaient la saison par trois victoires, deux nuls et une défaite. Un an plus tard, alors que Caen vient de passer tout près du couperet d'une descente en National, l'espoir renaît avec l'arrivée de Stéphane Moulin sur le banc caennais. Le début de saison est idyllique : trois victoires lors des quatre premières journées, et, déjà, Alexandre Mendy en tête du classement des buteurs. 

Mais alors que tous les voyants sont au vert, ou presque, la machine se grippe. Malherbe ne remporte qu'un seul des treize matchs suivants. Toujours dans la culture du paradoxe, c'est chez le leader toulousain que le SMC décroche sa seule victoire de l'automne. Un seul succès entre le 25 août et le 4 décembre qui entraîne une dégringolade au classement, de la 5e à la 17e place. Heureusement, Caen redresse la barre dès l'hiver avant de finir en trombe pour terminer 7e. 

Des rattrapages trop tardifs

Fort de cette mauvaise expérience, Malherbe attaque la saison 2022-2023 tambour battant. A nouveau, trois victoires sont glanées sur les quatre premiers matchs. Mieux encore, la formation normande reste invaincue pendant six journées. Cependant, la défaite dans le derby face au Havre coupe l'élan malherbiste, qui ne gagne que trois fois lors des neuf matchs suivants. On se dit alors que la trêve de la Coupe du Monde au Qatar est finalement bienvenue. 

Là encore, la seconde partie de saison sera bien meilleure. Mais dans un exercice sans barrage, la 5e place finale n'est qu'honorifique. Elle permet tout de même au club normand de justifier d'une progression, dans le jeu et au classement, malgré les drames et brouilles vécus en interne. 

Mais quid de cette nouvelle saison marquée du sceau Furlan ? L'expérimenté technicien va-t-il réussir à faire rebondir ses troupes ? Il est plus que nécessaire de trouver rapidement un moyen de stopper l'hémorragie, car le SMC doit encore disputer trois matchs en huit jours, face à de solides équipes de Ligue 2 (Guingamp, Bordeaux et Rodez).

Si le passé récent a prouvé que rien n'est jamais perdu même avec un gros trou d'air automnal, il ne faudrait pas que Malherbe prenne trop de retard tout de même. Toutefois, ce constat après sept matchs reste à nuancer. Lors de la saison 2013-2014, année de montée dans l'élite, Caen avait d'abord gagné trois matchs, avant d'en perdre trois consécutivement. 8e à l'intersaison, les joueurs de Patrice Garande avaient réalisé une seconde partie de saison folle pour remonter progressivement et finir sur le podium. Furlan répète à l'envi que l'important est d'être performant de mars à mai. Espérons que le temps lui donne une nouvelle fois raison. 

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