Forum mondial Normandie pour la Paix : "Quand on détruit les femmes, on détruit un peuple"

La 7e édition du Forum Normandie pour la Paix, qui se tient du 26 au 27 septembre à l'Abbaye aux Dames de Caen, amène à réfléchir sur les conflits et les inégalités qui frappent le monde. La condition des femmes et des jeunes filles, souvent premières victimes des violations des droits fondamentaux sur les territoires en guerre, interpelle les visiteurs.

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L'image glace le sang. Blessée, une femme enceinte est transportée sur un brancard par des militaires, dans un décor calciné, après le bombardement d'une maternité à Marioupol en Ukraine en mars 2022.

Cette photographie d'Evgeniy Maloletka (Associated Press) est l'un des clichés marquants de l'exposition "Ces conflits qui durent", proposée au Forum Normandie pour la Paix 2024, organisé à l'Abbaye aux Dames de Caen.

"Ça me bouleverse de voir ça" commente Anissa, venue avec sa maman. La jeune femme, qui travaille sur un Master migrations, est sensible à la condition des femmes et des jeunes filles, notamment en territoire de conflits.

C'est inconcevable de s'attaquer à des femmes ou des enfants. Dans certains pays, les filles sont utilisées. Le viol est une arme de guerre. Et quand on détruit les femmes, on détruit un peuple

Anissa

étudiante en Master migrations

Avec un regard particulièrement tourné sur la situation en Afghanistan, Anissa déplore les conditions d'accès à l'éducation sur place pour les fillettes.

"L'école n'est obligatoire que jusqu'à 6 ans pour elles", raconte l'ancienne bénévole d'Amnesty international. "Le pays coupe les femmes de l'éducation. Ils ne respectent pas des règles d'humanité. Là-bas, une femme instruite fait peur. Ça pose problème car qui va soigner les femmes si aucune ne fait d'études ? C'est problématique".

1 femme sur 5 est mariée avant 18 ans

Au-delà des morts en territoire de guerre, les femmes et filles sont les premières victimes d'inégalités, d'exclusion, de violences selon l'Organisation non gouvernementale (ONG) Plan international, qui lutte pour le respect du droit des filles dans le monde.

Sur un stand du Forum Normandie pour la Liberté, Louise Chevrinais sensibilise des scolaires au quotidien vécu par d'autres jeunes dans le monde.

Comme l'histoire de Yasmine (prénom d'emprunt), égyptienne, dont les parents ne veulent pas qu’elles fassent des études scientifiques parce que, selon eux, c'est réservé aux garçons.

"Notre but est de faire comprendre aux jeunes qu'ils ont des droits. Le droit à l'identité, de jouer, d'aller à l'école, de ne pas subir ni participer à la guerre. La Convention internationale des droits de l'enfant (CIDE) a été adoptée par l'Assemblée générale des Nations Unies en 1989 et a été ratifiée par 197 Etats. Tous, sauf les Etats-Unis. Et pourtant de nombreux pays bafouent les droits", déplore Louise Chevrinais, assistante plaidoyer chez Plan international.

Des jeunes générations normandes concernées 

L'accès aux soins et à l'éducation sont des sujets majeurs pour les jeunes et les femmes dans de nombreux pays en conflit ou frappés par des problématiques comme la pauvreté, le réchauffement climatique, le mariage forcé ou les mamans précoces.

À titre d'exemples, selon les données de l'ONG, une fille sur cinq dans le monde a été mariée avant 18 ans. Et 50% des grossesses ne sont pas désirées par les femmes à l'échelle internationale.

Ces informations, Paul Hélie, Juliette et Zélie en avaient déjà entendu parler. Mais les trois lycéens de Rouen, venus au Forum Normandie pour la Paix ce jeudi 26 septembre et l'an dernier, en prennent "encore plus conscience en échangeant ici" avec des professionnels, des conférenciers ou associations.

Quand on est confronté à des témoignages qui nous racontent avec émotions que dans certains pays d'Afrique, les femmes sont juste considérées pour faire des enfants ou être mariées de force, ça nous alerte sur la situation.

Zélie

lycéenne à Rouen

"On a visionné un documentaire sur les viols de guerre en Palestine. On se doutait de la situation. Mais c'était difficile de penser que c'était autant et aussi fréquent", témoigne Juliette.

Fortement "sensibilisés à la géopolitique" dans leur établissement rouennais et au passé historique de la Normandie, les trois lycéens normands "se sentent concernés par ces causes comme le manque d'accès aux soins ou les accouchements dans de mauvaises conditions", assure Paul Hélie qui va continuer à "s'intéresser de plus près" aux problématiques des populations sur les territoires en guerre.

"Ce n'est pas parce qu'on est loin des conflits, qu'on doit se dire qu'on ne peut rien faire et rester indifférent" conclut Juliette.

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