Le jeune homme blessé par arme à feu dans la nuit de mardi à mercredi à Argences (Calvados) est décédé au CHU de Caen. La section de recherche de la gendarmerie enquête sur ce qui a tout l'air d'une exécution.
C'est une rue tranquille d'un quartier résidentiel à l'entrée d'Argences : quelques pavillons retranchés derrière des haies bien taillées d'un côté de la voie et de l'autre, des petits immeubles d'habitation qui sentent encore le neuf. Le silence règne en maître.
Mardi soir, vers 23 heures, une habitante a entendu des voix, puis des bruits secs. "J'ai cru que les filles faisaient du bruit à l'étage". À travers la fenêtre, dans la pénombre, elle croit apercevoir quelqu'un en train de courir.
Elle ignore encore qu'un homme baigne dans son sang, assis dans une voiture stationnée un peu plus loin.
"Quatre balles dont une à la tête"
"Il y a eu plusieurs coups de feu, précise Joël Garrigue, le procureur de la République de Caen. Un individu se trouvait avec un membre de sa famille à bord de son véhicule. Alors qu'il se garait, il a reçu quatre coups de feu tirés par un individu dont un l'a atteint à la tête, ce qui a entraîné son décès".
La victime âgée d'une trentaine d'années a succombé à ses blessures mercredi au CHU de Caen.
À Argences, ce crime laisse sans voix. "Personne ne réalise. Nous sommes dans une petite ville où il fait bon vivre", explique Marie-François Isabel, la maire de cette commune qui compte 4000 habitants.
"Je pense que c'est un acte isolé qui n'a rien à voir avec Argences". Les administrés croisés dans le bourg le confirment. "C'est tranquille ici. C'est peinard", résume un habitant.
"Ce genre d'exécution est extrêmement rare"
Alors pourquoi un jeune homme à peine âgé de trente ans est-il tombé dans ce guet-apens ? S'agit-il d'un règlement de compte, ou d'un différent qui aurait dégénéré ? Était-il connu de la justice ? Le parquet de Caen se refuse à tout commentaire. Le procureur se borne à préciser que le ou les tireurs "sont repartis à bord d'une voiture".
Les investigations ne font que commencer mais déjà, le mode opératoire interroge la justice. "C'est très inhabituel", concède Joël Garrigue, le procureur de la République.
Nous avons eu quelques événements avec des coups de feu en début d'année sur Caen, mais ce genre d'exécution est extrêmement rare à Caen mais aussi dans toute la Normandie.
Joël GarrigueProcureur de la République de Caen
La victime habitait dans,le département du Calvados. Un de ses cousins qui se trouvait dans la même voiture n'a pas été blessé. C'est a priori le seul témoin de la scène. Son audition permettra peut-être de percer quelques mystères.
Une enquête de flagrance a été ouverte. Elle est confiée à la section de recherches de la gendarmerie. Le procureur ajoute : "Nous prenons l'affaire très au sérieux".