La garde à vue de l'ex-femme de Michel Fourniter s'est terminée mardi soir, peu avant 20 heures. Les enquêteurs du pôle cold-case de Nanterre cherchent à savoir si le tueur en série est impliqué dans la disparition de Cécile Vallin, une jeune normande disparue le 8 juin 1997 à Saint-Jean-de-Maurienne en Savoie.
Monique Olivier était entendue dans le cadre de la disparition de Cécile Vallin en 1997 à Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie) par les enquêteurs de l’Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP). Elle avait été extraite de sa prison de Fleury-Mérogis pour être entendue.
Monique Olivier n'a pas été présentée à la juge d'instruction du pôle cold-case
A l'issue de sa garde à vue qui a duré près de 10 heures, Monique Olivier n'a pas été présentée à la juge d'instruction du pôle "cold cases" de Nanterre. "J'espère que Monique Olivier sera à nouveau entendue dans d'autres conditions en présence de son conseil et je suis toujours persuadée qu'elle peut nous aider à savoir ce qui est arrivé à Cécile", a réagi auprès de franceinfo Me Caty Richard, l'avocate du père de Cécile Vallin. Caty Richard se dit toujours persuadée que "Monique Olivier est un témoin essentiel" dans la disparition de la jeune fille.
De son côté Richard Delgenes, avocat de Monique Olivier, dénonce auprès de franceinfo une "garde à vue sauvage" de sa cliente "qui était morte avant d'être née". Car explique l'avocat, "on sait très bien depuis 15 ans que Monique Olivier ne parle pas lorsque son avocat n'est pas là ou lorsqu'elle n'est pas dans des conditions pour pouvoir parler". Richard Delgenes explique avoir été prévenu de la garde à vue de sa cliente alors qu'elle venait de commencer. Ayant trois heures de route à faire pour se rendre dans les locaux de l'OCRVP à Nanterre (Hauts-de-Seine), explique-t-il, l'avocat n'a pas pu assister à l'audition. Donc pour lui, "la garde à vue n'avait aucune chance d'aboutir". Richard Delgenes assure que les "mêmes erreurs" qui ont été faites, selon lui, dans le dossier de la disparition d'Estelle Mouzin "sont faites dans le dossier de Cécile Vallin".
Richard Delgenes regrette ainsi le fait qu'il faille "remettre en confiance Monique Olivier, qu'il va falloir la réinterroger". En tout cas, l'avocat de l'ex-femme de Michel Fourniret assure n'avoir "jamais fermé la porte à la manifestation de la vérité et à ce que les affaires de disparition de ces jeunes filles puissent être résolues, (...) on ne peut pas me taxer de bloquer les aveux de ma client, bien au contraire", assure-t-il. "Les choses sont beaucoup plus complexes qu'elles n'apparaissent en réalité, il ne suffit pas de demander à quelqu'un 'êtes-vous coupable' pour avoir une réponse".
Monique Olivier placée en garde à vue le 10 juin
"J'espère qu'elle n'a pas croisé Michel Fourniret", nous confiait en 2020 Jonathan Oliver, le père de Céline Vallin, disparue en juin 1997 en Savoie à l'âge de 17 ans. L'ADN de la jeune fille devait alors être comparé avec d'autres ADN (une dizaine) prélevés sur un matelas ayant appartenu au tueur en série. Ces vérifications n'avaient rien donné. Mais quatre ans plus tard, la piste de celui qu'on a surnommé "l'Ogre des Ardennes" refait surface dans l'affaire de la disparition de la jeune Normande.
Selon les informations de nos confrères du Parisien et de l'AFP, Monique Olivier, l'ex épouse du tueur en série, a été placée en garde à vue ce mardi 10 septembre au matin pour être interrogée sur ce dossier. En 2023, elle a été condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité pour complicité dans les enlèvements, les séquestrations et meurtres de Marie-Angèle Domèce, Joanna Parrish et Estelle Mouzin. C'est lors de ce procès que le PV d'une audition datant de 2005 a refait surface.
Un meurtre en 1997
À l'audience, Me Didier Seban, l'avocat de la famille Mouzin, avait ainsi lu des déclarations de Monique Olivier aux enquêteurs belges qui évoquent le meurtre d'une jeune fille, une "baby-sitter" non identifiée vers juin 1997. Selon ces déclarations rapportées par l'avocat, Monique Olivier a parlé d'une "jeune fille endormie" chez le couple à leur domicile de Sart-Custinne en Belgique que Michel Olivier aurait "étranglé à mains nues". À l’époque, Mme Olivier s'était contentée de nier. "On n'a pas été en Savoie", avait-elle répondu d'un ton agacé.
Joint par téléphone, Jonathan Oliver, le père de Céline Vallin, n'a pas souhaité réagir à cette information. En début d'année, l'ex épouse du tueur en série a également été auditionnée dans une autre affaire survenue en Normandie. Le 18 décembre 1993, Lydie Logé, 29 ans, disparaissait dans l'Orne. Seul son véhicule avait été retrouvé. L'enquête avait été rouverte en 2019 après la découverte de traces ADN dans le fourgon du tueur en série.