Depuis le printemps 2024, une dizaine de locataires de la tour située à Sotteville-lès-Rouen ont la vie gâchée par des punaises de lit. Ils souffrent de piqûres, doivent dissimuler la nourriture, parfois jeter des meubles. Le bailleur social a déjà fait intervenir des sociétés de désinsectisation et même un chien de détection de punaises.
"C'est un enfer, on est obligé de retirer toute l'alimentation de la cuisine, le matin on se réveille on est gonflé." témoigne une habitante de l'immeuble. Les punaises de lit ont fait irruption dans cette tour des années 50 de l'agglomération rouennaise, à Sotteville-lès-Rouen, au printemps dernier.
Toute la tour n'est pas envahie, une dizaine d'appartements sont touchés. Les habitants ont essayé de se débarrasser des insectes par leurs propres moyens, en vain.
"J'ai même été hospitalisée parce que j'avais mis trop de produit et j'ai eu un érythème." explique une femme. L'utilisation de produits insecticides peut effectivement s'avérer dangereuse. Elle souhaite déménager.
Le fils d'une locataire âgée de 91 ans a, lui, photographié le bras meurtri de piqûres de sa mère.
Le droit de retrait d'aides à domicile, le refus d'EHPADS d'accueillir une habitante
Cette habitante, d'un âge vénérable, ne reçoit plus la visite d'aides à domicile. "La société m'a appelé pour me dire que l'aide à domicile exerçait son droit de retrait à cause des punaises de lit" nous explique son fils Jean-pierre Loutrel. Il a dû prendre le relais et passe trois fois par jour pour veiller sur sa mère.
Seuls les infirmiers continuent à se déplacer dans l'appartement propre et bien rangé. Au sol, de la terre de Sommières est répandue. Certains pensent (sous réserve) qu'elle éloigne les punaises.
La situation devient déchirante. Le fils cherche une place dans un EHPAD. Plusieurs ont refusé par crainte de propagation dans leur résidence.
De son côté la vieille dame est inquiète : "pourquoi je dois quitter mon appartement ?"
Est-ce que les autorités vont se saisir de tout ça, on ne nous entend pas, on ne vient pas nous voir ?
Jean-Pierre Loutrel, fils d'une habitante âgée
D'autres méthodes de désinsectisation vont être lancées
Les locataires interpellent le bailleur social "Habitat 76". Plusieurs campagnes de désinsectisation ont été menées, jusqu'à 6 pour un appartement.
Son directeur territorial explique qu'au 10 septembre, trois locataires ont encore des piqûres et que l'infestation a diminué.
On était sur du chimique fort au départ. On a fait une détection canine, c'était une première pour nous. On a utilisé la vapeur sèche. Là on va utiliser encore d'autres procédés plus bios.
Tanguy Hameeuw, directeur de territoire - Habitat 76
Il assure qu'Il y aura des interventions "jusqu'à ce que le problème soit réglé".
Les habitants concernés sont à bout : "On ne vit plus, c'est anxiogène". Ceux qui préfèrent déménager attendent une réponse à leur demande.