Gilets jaunes : les cinquante maires de l'agglomération de Caen appellent au calme et au dialogue

A la veille d'un possible acte V de la mobilisation des gilets jaunes, les élus des communes de Caen-la-mer appellent "solennellement" à ce que les manifestations se déroulent "dans le cadre républicain, refusant toute violence". Seront-ils entendus ?

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En quelques jours, le temps a tourné. Le président de la république a égrené quelques mesures, chiffrées à 10 milliards d'euros. Au sein des gilets jaunes, quelques initiateurs du mouvement ont plaidé pour un arrêt des manifestations. Depuis l'attentat de Starsbourg, les forces de police et de gendarmerie sont extrêmement sollicitées. Des syndicats, des partis politiques en appellent donc à la "raison".

C'est dans ce contexte que les cinquante maires de l'agglomération de Caen ont lancé leur "appel au calme et au dialogue". Ils ont des opinions parfois des divergentes sur cette contestation sociale, des sensibilités politiques différentes, mais il se retrouvent sur un point :
 

Comme maires de nos communes, nous sommes des artisans quotidiens au service du vivre ensemble et du dialogue constructif, et nous continuerons à l'être.


"Je les ai reçu déjà pendant deux heures en mairie. Ils ont besoin d'être écoutés", explique Patrick Lecaplain, maire de Bretteville-sur-odon. Dans sa commune, le rond-point qui dessert le périphérique et l'autoroute A84 est occupé depuis le premier jour du mouvement. "Le gouvernement a fait des efforts. Ce n'est pas à nous de dire si c'est suffisant. Mais on est prêts à les recevoir. C'est certain qu'on n'a pas le pouvoir de supprimer les taxes ou changer quoi que ce soit. Mais ont peut servir de relai."
 


"Ce qu'ils veulent, c'est nous briser. Donc, on continue !"


Sur les ronds-points, les gilets jaunes n'entendent surtout pas relâcher la pression : "On n'est quand même pas responsable des attentats. On a l'impression d'être revenu sous Hollande quand il fallait fermer sa gueule parce qu'il y avait des attentats. On veut nous faire encore culpabiliser," s'emporte Anthony, le "baromètre social du mouvement" au rond-point de Bretteville. Au carrefour Lazarro, à Colombelles, l'envie de retourner manifester l'emporte. Un retraité s'indigne : "on n'a rien obtenu !". Un peu plus loin, un ouvrier parle d'expérience : "J'ai déjà participé à des mouvements. Je sais que si on suspend un mouvement, il ne reprend jamais. Je l'ai déjà vécu. C'est ce qu'ils veulent. Ils veulent nous briser. Donc, on continue".

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