Le projet de centre commercial d'Ikea, comprenant un hypermarché et 96 magasins, suscite une levée de bouclier sur l'agglomération caennaise. Marc Lecerf, le maire de la commune où ce centre doit voir le jour, défend le projet au nom des retombées économiques.
"On a vendu 14 hectares pour une galerie à Ikea et on s'étonne aujourd'hui qu'Ikea réalise une galerie avec un Auchan: c'est très surprenant", déclare Marc Lecerf. Si cette vente a été, à l'époque, validé par les élus de l'agglomération à l'unanimité, le maire de la commune est aujourd'hui seul à défendre le projet du géant suédois et n'hésite pas à parle d'une "hystérie autour de ce projet".
Parmi les premiers opposants à ce projet, les commerçants du centre-ville de Caen. "Il faut cesser ce lobby immobilier, cette espèce de surenchère qui ne rapporte rien en termes d'emploi parce qu'il faut savoir qu'à chaque fois qu'on créée un emploi sur les extérieurs, on perd trois emplois sur l'existant", clame Sylvie Orcier, présidente de l'association"Les Vitrines de Caen".
L'emploi, c'est l'argument numéro avancé par le maire de Fleury-sur-Orne. "200 millions d'euros investis dans notre économie locale, 700 emplois au total, un chantier de deux ans avec 200 emplois créés, des pointes à 350 salariés du BTP", vante Marc Lecerf. L'élu est pourtant bien seul: la Ville de Caen a engagé un recours auprès du tribunal administratif de Nantes dont la décision est attendue au 1er semestre 2016.
En 10 ans, l'offre commerciale a été décuplée sur l'agglomération caennaise : l'administration a autorisé l'ouverture de 228 000 m2 de magasin faisant de Caen-la-Mer l'une des agglos les mieux pourvues de France.
Reportage de Hélène Jacques et Carole Lefrançois
Intervenants:
- Marc Lecerf, maire de Fleury-sur-Orne
- Sylvie Orcier, présidente "Les Vitrines de Caen"