Dans une nouvelle enquête sur les violences sexuelles dans le cinéma, réalisée par nos confrères de l'Obs, deux comédiens mettent en cause l'ancien agent des stars.
Les garçons aussi brisent la loi du silence dans le monde du cinéma. Il y a quelques jours, le comédien Aurélien Wiik, originaire de Deauville, a révélé avoir été victime de viol par un agent lorsqu'il était adolescent. En s'exprimant publiquement, il espérait l'émergence d'un mouvement #MeTooGarçons.
Dans un dossier publié cette semaine, l'Obs (lien réservé aux abonnés) a recueilli le témoignage de plusieurs hommes qui mettent en cause quelques grands noms de l'industrie du septième art. Deux comédiens accusent notamment le Normand Dominique Besnehard.
Deux anciens acteurs accusent l'agent
Les faits allégués par Farouk Benalleg datent des années 1990, à une époque où l'ancien agent était tout-puissant. Au cours d'une soirée, "il s'est approché de moi et il m'a roulé un patin", dit-il. "Je suis passé du paradis à l'enfer en une seconde". Farouk Benalleg dit l'avoir éconduit, ce qui lui a valu d'être écarté par l'agent : "Pour moi c'était fini", déclare-t-il à nos confrères.
À sa manière, Farouk Benalleg évoque cette époque sur laquelle reposait une chappe de plomb : "À nous les hommes, on nous dit “c’est facile, vous pouvez mettre votre poing sur la gueule”, mais si je l’avais fait, c’était mort pour moi, professionnellement ! Et vous me voyez, avec mon 1m90, aller chez les flics pour dire “J’ai été agressé par Dominique Besnehard ?". Un autre acteur, Pierre Begué, qui a aujourd'hui quitté le cinéma, rapporte des faits étrangement similaires.
"Je les ai peut-être dragués, et alors ?"
Dans l'Obs, Dominique Besnehard se défend vigoureusement. "Je les ai peut-être dragués, et alors ? Il faut faire attention, aujourd’hui, sous prétexte de #MeToo, on dit et on fait n’importe quoi", s'emporte-t-il. L'ancien agent qui vit une partie de l'année sur la Côte fleurie l'assure : "Jamais de ma vie je n’ai promis un rôle contre une faveur ! "
"Ces questionnements sont récents, ils n’étaient pas dans les consciences à l’époque", ajoute Dominique Besnehard, qui a récemment signé une tribune pour défendre Gérard Depardieu, avant de reconnaître "une erreur".