Lycée Jules Verne à Mondeville: les profs en grève suite aux coups de feu

Une grève a été déclenchée ce matin au lycée Jules Verne à Mondeville. Environ la moitié des professeurs de l'établissement ont débrayé, pour dénoncer un climat d'insécurité et réclamer davantage de moyens, suite aux coups tirés par un lycéen avec un pistolet d'alarme vendredi au sein du lycée. 

"On voudrait pouvoir vous accueillir en toute sécurité" explique un professeur en tendant un tract à un élève ce matin.  Les enseignants se sont rassemblés devant le lycée Jules Verne de Mondeville dès 7h30 ce mardi, pour réclamer des moyens humains afin de lutter contre la violence dans leur établissement. Une bonne quarantaine de professeurs soit environ la moitié de l'effectif de l'établissement a débrayé, suite aux faits qui se sont déroulés dans leur lycée vendredi dernier. 

Deux détonations ont retenti vendredi 19 mars, entre 10 et 11 heures, dans l'enceinte du lycée Jules Verne. Des coups tirés avec un pistolet d'alarme, vraisemblablement par un un élève de l'établissement, "un mineur né en 2006" selon la procureure de la République de Caen Amélie Cladière. Cette arme, appartenant aux parents du suspect,  ne propulse pas de projectile : les tirs n'ont fait aucun blessé. 

Le jeune garçon a quitté les lieux un peu après l'incident, après avoir dissimulé l'arme,  retrouvée ensuite par des surveillants du lycée. Le suspect a été interpellé et placé en garde à vue vendredi en fin d'après-midi. Lors de son audition, il aurait affirmé avoir voulu "effrayer des camarades avec lesquels il aurait des contentieux". Dimanche, l'adolescent a été présenté à un juge des enfants puis mis en examen pour "violences commises dans ou aux abords d’un établissement scolaire". Il est soumis à un contrôle judiciaire "comportant notamment l’interdiction de paraître à Mondeville" ainsi qu'une "obligation de soins"

J'ai toujours trouvé que les accès au lycée étaient trop simples pour tout le monde. Après des incidents comme celui ci on réfléchit beaucoup plus aux problèmes qui peuvent arriver

Noé, élève du lycée Jules Verne de Mondeville

"Ca devait arriver "

Suite à ces faits, des professeurs du lycée professionnel et technologique ont fait valoir leur droit de retrait dès ce lundi. Selon les grévistes, ce n'est pas un acte isolé. C'est plutôt "la goutte d'eau" qui a fait déborder un vase qui se remplit depuis plusieurs années, explique Nadine Dal Molin, représentante du personnel au lycée Jules Verne. 

Le titre du tract distribué ce matin "Ca devait arriver !", en dit long sur l'état d'esprit des professeurs grévistes. Il disent avoir dénoncé le manque de moyens, d'encadrement, plusieurs fois déjà. 

On a un public un peu difficile, on a un manque de moyens, on ne peut pas encadrer correctement les élèves , et donc ce qui devait arriver est arrivé.

Julien Fabre, professeur au lycée Jules Verne de Mondeville

Ca devait arriver, "et ça aurait pu être pire!" renchérit Nadine Dal Molin. 

Concrètement, les enseignants grévistes réclament des postes d'AED (assistant d'éducation) de CPE (Conseiller Principal d'Education) et de professeurs titulaires. "Il faut aussi des agents qui créent un lien social très important avec les élèves, l'administration et les professeurs", selon Nadine Dal Molin. 

Cette professeure fait partie de l'intersyndicale FSU-SUD-CGT qui a été reçue ce lundi au rectorat. Des renforts ont été débloqués : un poste de surveillant (AED) et un demi-poste de Conseiller principal d'éducation supplémentaire seront octroyés au lycée Jules Verne, pour une période d'un mois.

On nous promet une caméra de surveillance à l'entrée du lycée, mais ça ne changera rien : ce qui s'est passé c'est avec un élève du lycée, qui avait le droit d'être dans le lycée!

Nadine Dal Molin, professeure et représentante du personnel au lycée Jules Verne de Mondeville

 

Mais les moyens supplémentaires prévus pour un mois sont insuffisants, selon les grévistes. "Nous allons nous battre pour que ces mesures deviennent pérennes" explique Nadine Dal Molin. 

Les professeurs vont de nouveau porter leurs revendications auprès du rectorat ce mardi. Et un professeur gréviste assure que ce débrayage est illimité et se poursuivra " tant que la sécurité des élèves et des professeurs n'est pas assurée dans le lycée. " 

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