Un rassemblement anti-masque a eu lieu, samedi 14 novembre 2020, place du théâtre à Caen. Des manifestants divisés sur le fond mais qui dénoncent unanimement des entraves aux libertés causés par le port du masque obligatoire.
"J'ai eu le covid moi, vous voulez que je vous fasse la bise ?", s'exclame une passante à l'attention d'une manifestante. "Moi ça ne me dérange pas", lui répond cette dernière. Le ton est donné.
En pleine pandémie, quelques dizaines de personnes se sont réunies, sans masque, sur la place du théâtre à Caen, ce samedi 14 novembre 2020. De quoi faire réagir les passants. "Moi je travaille dans un restaurant. On est punit, alors qu'on respecte les gestes sanitaires. Voir des gens sans masque, ça me fout la haine", explique ce restaurateur.
Ces manifestants dénoncent l'obligation de porter un masque pour lutter contre le coronavirus. Une "entrave à la liberté", estiment-ils. Mais c'est là l'un des rares points sur lequel s'accorde les manifestants. Divisé, ce mouvement "anti-masque" est hétéroclite car il rassemble des adhérents de plusieurs collectifs comme "Oui à la liberté, bas les masques", ou encore "Action collective, respirer librement". Si quelques-uns partagent des théories complotistes selon lesquelles le virus aurait été "créé dans un laboratoire scientifique" d'autres à l'inverse revendiquent ne pas adhérer à "ces stéréotypes".
Le masque dangereux pour les enfants ?
Alexandre, père de deux enfants, est venu manifester pour dénoncer un point précis. L'obligation de porter le masque pour les enfants de plus de 6 ans, notamment à l'école. "Ce qui m’a vraiment fait réagir c’est le point de vue des spécialistes de l’enfance, ils tirent la sonnette d’alarme sur les dangers du masque sur les enfants." Une autre manifestante renchérit : "C'est ultra traumatisant pour les petits, ça va trop loin !"Pourtant des épidémiologistes estiment, au contraire, que le port du masque ne fait courir aucun risque aux enfants. A l'inverse, il les protège en période d'intensification du virus comme l'explique la cheffe du service de pédiatrie au CHU de Nantes (Loire-Atlantique) Christèle Gras-Le Guen à la rédaction de France Info.
Cécile elle, est venue de Saint-Brieuc (Bretagne) pour participer au rassemblement. "Je veux voir les gens rire, sourire, qu'ils se disent bonjour dans la rue. Maintenant, on dirait que tout le monde marche dans son couloir", regrette-t-elle.
Depuis le début de la crise sanitaire, un premier rassemblement de ce genre avait eu lieu à Caen à la fin du mois août 2020. Un autre, à la mi-octobre, avait pris place devant la gare d'Argentan (Orne) réunissant ainsi une vingtaine de personnes.