Elle fait danser Stromae, Christine and the Queens et la troupe de la comédie musicale" Résiste": Marion Motin, 34 ans, est l'étoile montante du hip hop, une danse quidoit, à ses yeux, rester en prise directe avec "la rue". Résiste fait sa première en tournée au Zénith à Caen ce vendredi.
Elle fait danser Stromae, Christine and the Queens et la troupe de la comédie musicale "Résiste": Marion Motin, 34 ans, est l'étoile montante du hip hop, une danse qui doit, à ses yeux, rester en prise directe avec "la rue".
"Pour se faire un nom dans le hip hop, et c'est toujours vrai aujourd'hui, il faut avoir gagné des +battles+. C'est dans ces défis (entre danseurs) qu'on développe sa personnalité, comme sur un ring", assure la trentenaire aux longs cheveux bruns, qui a choisi de s'asseoir par terre plutôt que sur le confortable canapé de sa loge.
Cela fait une quinzaine d'années que Marion Motin, soeur de l'illustratrice Margaux Motin, déploie son énergie sur les scènes hip hop, notamment au sein de sa compagnie
féminine Swaggers.
Mais elle fait aussi désormais danser les autres. Et pas des moindres: Stromae et Christine and the Queens, pour qui elle a chorégraphié certains clips.
Elle a aussi créé les flamboyants tableaux dansés de "Résiste", la comédie musicale basée sur les chansons de Michel Berger et France Gall qui débute ce vendredi à Caen une tournée française après deux mois au Palais des
sports de Paris.
Marion Motin, née en Normandie et élevée à Paris par sa mère après le divorce de ses parents, a succombé très jeune aux déhanchés de James Brown, à l'énergie des Lords of the Underground et aux pas de danse de Michael Jackson.
"C'est par la musique que je suis venue à la danse. J'ai rapidement été sensible à ces musiques qui appellent une danse moins codifiée que ce qu'on pouvait voir
dans le classique,
L'énergique adolescente, séduite par le côté "arrogant" et "pas scolaire" du hip hop, se forme à l'école de la rue, au gré des fameuses "battles" à Châtelet, lieu de rassemblement des amateurs du genre, ou dans le grand centre commercial du XIIIe
arrondissement près de chez elle.
"Si tu veux vraiment faire partie du hip hop, il faut descendre à un moment donnée dans la rue. Si on instutionnalise tout, on va lisser ce style", prévient une danseuse qui "travaille encore souvent dans la rue" avec sa compagnie pour tester auprès
des passants les créations du moment.
L'apprentissage du métier s'est fait, pour elle, au gré des projets et des compagnies: elle décroche un rôle dans "Le défi" (2002), un film musical de la chorégraphe Blanca Li, accompagne en tournée quelques vedettes de la chanson comme M Pokora
ou Shy'm et travaille avec le chorégraphe Angelin Preljocaj (en 2011).
Elle découvre aussi le gigantisme et la "rigueur" avec Madonna, qu'elle accompagne sur scène pendant 9 mois et quelque 90 concerts en 2012.
Marion Motin est séduite par l'investissement total de la star, un peu moins par le côté répétitif de cette tournée au long cours: "Il y avait des chorégraphes assistants à tous les shows, qui prenaient des notes... Il fallait garder le bras
toujours au même endroit. Au bout d'un moment, t'as l'impression d'être un robot et de n'avoir aucune valeur ajoutée sur scène".
"Moi je ne fonctionne pas comme ça, parce que j'ai envie que le spectacle vive et que les interprètes se l'approprient", relève la chorégraphe de "Résiste". "Il faut qu'ils s'amusent. Ce sont eux qui le défendent sur scène tous les soirs."
Si elle retourne de temps en temps voir comment évolue la comédie musicale, Marion Motin est surtout accaparée par ses projets personnels: ses créations "In the Middle" (présentée en décembre aux Trans Musicales de Rennes) et "Dharani" et un "solo"
qu'elle espère pouvoir présenter début 2017.