Moisissures, risques d'incendie : un centre d'hébergement évacué près de Caen

Une quarantaine de familles ont été priées de quitter précipitamment le centre d'hébergement de la Feuilleraie à Mondeville, près de Caen, ce mercredi 17 avril 2024. Une décision du préfet du Calvados qui estime qu'il existe des risques pour la santé des occupants.

L'émotion est forte, ce mercredi 17 avril 2024, devant le centre d'hébergement de la Feuilleraie, situé sur la commune de Mondeville, près de Caen. 

L'ancienne maison de retraite, transformée en centre d'accueil pour demandeurs d'asile, accueillait sous son toit une quarantaine de familles. Le préfet du Calvados a décidé de faire évacuer la bâtisse, ce mercredi, en raison "des risques pour la santé et la sécurité des personnes accueillies".  

Dans un communiqué, la préfecture du Calvados précise "qu'à la suite d'un contrôle réalisé en février 2024, des logements ont été identifiés comme non conformes aux règles de décence et de sécurité". Coupures intempestives du chauffage et de l'électricité, présence d'humidité et de moisissures, insectes et risques d'incendie dans certains logements, le constat dressé par les services de l'État est accablant. Malgré des injonctions adressées au propriétaire, celui-ci n'aurait rien fait pour améliorer les choses. 

On ne peut pas maintenir des personnes dans ces conditions-là.

Stéphane De Carli, directeur départemental de l'emploi, du travail et des solidarités du Calvados

Situation confuse sur place

"On n'oblige personne à partir" précise Stéphane De Carli, le directeur départemental de l'emploi, du travail et des solidarités du Calvados. Donc, si toutes les familles ont été invitées à partir, certaines ont décidé de rester sur place.

On peut continuer à vivre ici, on n'a pas de problème de sécurité dans le bâtiment.

Une résidente du centre d'hébergement

Les familles qui ne veulent pas partir devront s'entendre avec le propriétaire des lieux. "L'État a mis fin à l'activité d'hébergement de la Feuilleraie, les personnes qui souhaitent rester, devront discuter avec le propriétaire" précise le représentant du préfet. Pour les autres demandeurs d'asile, des propositions de relogement sur l'agglomération caennaise, dans le département du Calvados ou dans la Manche leur ont été faites. 

Émotion dans l'école voisine

Parmi la quarantaine de familles invitées à quitter le centre d'hébergement de la Feuilleraie, se trouvent une quinzaine d'enfants scolarisés dans l'école élémentaire des Tilleuls. De nombreux parents d'élèves sont venus aux nouvelles, ce mercredi matin, pour connaître le sort réservé aux amis de leurs enfants. 

Ma fille est rentrée à la maison en pleurs, parce qu'elle a appris qu'elle ne verrait plus ses copains de classe.

Gaël, un parent d'élève

Beaucoup de parents s'indignent des conditions de ce départ précipité. Les familles ont reçu un courrier la veille, leur indiquant qu'elles devaient partir le lendemain. Le représentant de l'État affirme être en contact avec l'inspection académique du Calvados pour assurer la continuité éducative des enfants. 

Le propriétaire ne comprend pas 

Le propriétaire de l'ancien Ehpad de la Feuilleraie dit ne pas comprendre la décision de la préfecture du Calvados. Il a ouvert les portes de cette grande maison aux journalistes de France 3 Normandie qui ont pu visiter trois appartements et un en cours de travaux. Les appartements visités étaient propres.   

Le propriétaire reconnaît toutefois que certains appartements aux étages supérieurs ne sont pas aux normes électriques de l'habitat. 

La loi exige que chaque appartement dispose d'un disjoncteur différentiel. Ce n'est pas le cas, à ce jour, il existe un disjoncteur dans les communs pour tout l'étage. L'installation doit être refaite.

Erwan Laborie, le propriétaire du centre d'hébergement de la Feuilleraie

Erwan Laborie précise que, suite à la demande explicite de la préfecture, les travaux d'électricité n'ont pas pu être effectués, car "les services de l'État ne lui en ont pas laissé le temps". Il explique aussi que les réparations sur un balcon, dont le plancher n'était plus assez solide, ont été réalisées, de même que certains travaux sur la toiture. Il envisage de porter l'affaire devant le tribunal administratif. Les journalistes n'ont pas pu avoir accès à ce rapport d'expertise. 

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