Samedi dernier, Londres a imposé une quatorzaine pour toute personne arrivant en Grande-Bretagne depuis la France. Depuis, les touristes britanniques désertent Ouistreham. Sur place, on craint un coup dur pour l'économie et le tourisme.
À Ouistreham, si vous cherchez les goélands il y a de quoi faire. Mais pour les britanniques c’est autre chose. Depuis l’annonce de la quatorzaine imposée par Boris Johnson, vendredi dernier, rares sont ceux qui s’aventurent à traverser la Manche. Un manque à gagner, notamment pour les commerçants situés près du port.
Sans les britanniques, Bruno Thouin, caviste, a dû réduire ses horaires d’ouverture et il espère pouvoir compter sur ses habitués. "Le chiffre anglais représente 35 à 40% de notre chiffre, même si la fréquentation est plus importante sur la clientèle française, explique-t-il. On est super contents d’avoir une belle clientèle locale mais forcément on a un gros plus anglais qui nous manque". Et pour les hôteliers, c’est encore pire. Olivier Aumond, patron d'un hôtel, est pessimiste : 70% de sa clientèle est d’outre-manche, des habitués qui reviennent tous les ans et qui, depuis samedi, annulent leurs réservations.
D’habitude, on est à 99% de taux d’occupation et depuis hier [samedi 15 août, ndlr] les annulations commencent à tomber. On espérait avoir la clientèle anglaise au mois de septembre et au mois d'octobre parce que cette année, c'était compliqué. Mais malheureusement je pense qu’on ne va pas les avoir.
900 000 voyageurs tous les ans
Chaque année, pas moins de 900 000 voyageurs transitent entre Portsmouth, en Angleterre, et Ouistreham. "C’est une de nos sources économiques, explique Catherine Lechevallier, première adjointe au maire de Ouistreham (LR). D’autant plus que le passage a une spécificité puisque c’est le seul endroit où les animaux peuvent embarquer. Très clairement on a un certain nombre de commerces en difficulté et ça ne va pas arranger les choses."La France a menacé Londres d’une mesure de réciprocité en imposant elle aussi une quatorzaine. Sans suite, pour le moment.