Réunification de la Normandie : Vikings, blason ou Puy du Fou sont au programme

Depuis Machiavel et le Prince, nos hommes politiques en sont convaincus les symboles légitiment le pouvoir. En période de disette budgétaire, les candidats à la présidence de la Normandie réunifiée ont choisi des représentations plutôt modestes pour une région retrouvée.

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Dans les années 80 après les lois Defferre sur la décentralisation, les présidents des régions, libérés du jacobinisme parisien,  ont été pris d'une vraie folie des grandeurs. Des conseils régionaux flambant neufs sortent de terre et  peuvent parfois devenir de vrais palais démesurés. Dans ces années fric où les fils de pub sont les cadors du moment, les études marketing et de communication autour des logos pour des régions à l'identité souvent historiquement douteuse (PACA, Pays de la Loire, languedoc-Roussillon, Rhone-Alpes ...) n'ont pas de limites financières.

En 2015, la fusion des régions s'est imposée, pour l'exécutif, au nom des économies budgétaires. Pas question donc pour les candidats de jeter l'argent par les fenêtres pour satisfaire au storytelling des nouvelles grandes régions. Difficile en plus de faire rêver la population des méga-régions avec un conglomérat tenant davantage du projet techno-structurant que de la réalité historique et géographique. Alsace-Champagne-Ardennes-Lorraine ou Poitou-Charentes-Aquitaine-Limousin sont encore loin d'avoir trouvé un nom, un dénominateur commun.

La Normandie dans cette histoire fait partout figure d'exception. "Fusion naturelle", "réunification", "histoire retrouvée", la presse applaudit.  L'administrative création des années cinquante sera bientôt à ranger au rayon des accessoires. Les principaux candidats, modestement en ce début d'une campagne atone ont comme commun dénominateur de surtout ne pas vouloir passer à côté de cette Normandie enfin une et indivisible. 
Pour marquer le coup, ils sortent des cartons des projets tout en symbolique. Revue de détails.

Hervé Morin

Le président de l'UDI, le candidat de la droite parlementaire unie avec les Républicains, très tôt cette année est l'un des premiers à avoir ressorti des douves du château de Guillaume le drapeau emblématique de la Normandie. Deux cats, deux léopards d'or sur fond rouge.

Le blason fait depuis consensus. La majorité socialiste, actuellement  aux manettes dans les deux assemblées régionales vient aujourd'hui même de le choisir comme logo pour la nouvelle assemblée régionale. Ultime décision de deux assemblées le jour de leur agonie : un symbole, sinon rien.

 

Nicolas Bay

Le numéro trois du Front National et tête de liste du parti de Marine Le Pen en Normandie propose lui de défendre l'identité normande avec un projet emblématique d'un centre de loisir de type Puy du Fou au coeur du bocage avec la culture normande en blason. L'histoire ne dit pas si on y célébrera les deux héros qui divisent encore aujourd'hui les Normands : Guillaume le conquérant, le duc parti depuis Caen à l'assaut de l'Angleterre, et Jeanne d'Arc, l'héroine du singulier procès et du bûcher à Rouen.

Le succès indéniable du parc créé par Philippe de Villiers en Vendée, il a dépassé le cap des 2 millions de visiteurs cet été, fait des envieux. Nicolas Bay n'est pas le seul. Vladimir Poutine a signé l'année dernière un accord avec le vendéen pour monter deux succursales en Crimée, occupée par les forces russes depuis le conflit avec l'Ukraine voisine.
 

Nicolas Mayer-Rossignol

L'actuel président socialiste de la Haute-Normandie et candidat à la présidence de la demain grande région, lui veut célébrer la réunification avec un parc autour d'un de nos dénominateurs communs : les Vikings.

La réunification de la Basse et de la Haute-Normandie doit être l’occasion de faire résonner pleinement l’avenir de la grande Normandie avec son histoire et son identité culturelle. Nous pensons avec Laurent Beauvais qu’un projet de musée des vikings porté par tous les normands peut y contribuer. Alors de grâce, sortons du clochemerle!


expliquait le candidat sur son blog en mars dernier.

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