Entre Caen et Rouen, "le match est déjà perdu", selon Michel Onfray

Le philosophe Michel Onfray est l'invité ce samedi de La Voix est Libre, aux côtés de l'historien Michel De Decker et du géographe Pascal Buléon, pour débattre de la réunification normande. Parmi les sujets évoqués, la délicate question de la capitale.

A moins de deux mois des prochaines élections régionales (les 6 et 13 décembre prochain), Franck Besnier reçoit ce samedi 17 octobre sur le plateau de la Voix est Libre le philosophe Michel Onfray, l'historien Michel De Decker et le géographe Pascal Buléon pour parler de la réunification de la Normandie: quels sont ses atouts, ses différences, ses projets ? Comment relancer l'identité normande ? Et quelle capitale pour gouverner cette future Normandie réunifiée ?

Cette dernière question a généré ces derniers mois de nombreuses tensions de part et d'autre la Seine en ce qu'elle suscite certaines inquiétudes. En juillet dernier, le gouvernement choisissait Rouen comme chef-lieu provisoire de la nouvelle région. Plus personne ne semble remettre en question ce choix. Le débat porte maintenant sur l'emplacement du futur Conseil régional. sur ce point, les formations de droite font campagne pour Caen.

Pour Michel Onfray, le match entre Rouen et Caen est "déjà perdu".  Pour le philosophe, ce match ne devrait pas avoir lieu. La réunification devrait être l'occasion d'en finir avec le système jacobin. "On devrait pouvoir reprendre un peu de pouvoir en province. Moi, je crois au pouvoir des communes, la possibilité d'exister et de faire savoir ce qu'elles sont, ce qu'elles sont capables de produire plutôt que de retrouver le vieux schéma jacobin où il va falloir une capitale, la tête d'un corps qui va obéir".



Pour Pascal Buléon, il faut également envisager différemment la question de la capitale dans la Normandie réunifiée. "Une capitale, ça sert à entraîner un territoire, ça sert à entrer en connection avec le monde". Pour jouer ce rôle de moteur, une ville doit disposer d'une certaine taille. Or, selon le géographe, aucune des capitales actuelles (Caen et Rouen) n'a les épaules assez larges pour endosser ce rôle et cette responsabilité. "Ce n'est pas faire injure à Rouen que de dire que ce n'est pas une métropole au sens commun dans le monde entier". Pour tenir tête à leur voisine, l'Île-de-France, "la région la plus puissante d'Europe", il estime que Caen, Rouen et Le Havre doivent s'associer.



L'historien Michel De Decker a quant à lui rappelé que Guillaume Le conquérant, "le boss de la Normandie", n'avait pas concentré tous les pouvoirs dans la même ville.

 

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