En septembre 2019 sortait dans les bacs "A life with large opening". Un an et demi plus tard, Adrien Leprêtre alias Samba De La Muerte raconte avec le réalisateur Arthur Allizard la naissance de son second album.
"Quand on sort un disque, est on très vite dépossédé. Quand on écrit un disque, on met tout ce qu'on a à l'intérieur de nous et tout d'un coup, c'est lancé dans le monde, on n'a plus vraiment de contrôle dessus. J'avais envie de raconter cette histoire-là." Il y a un an demi, Adrien Leprêtre, ex Concrete Knives, sortait son deuxième album sous le nom de Samba De La Muerte, "A life with large opening". Un an et demi plus tard, le musicien caennais raconte, avec la complicité du réalisateur Arthur Alizard, la naissance de ce disque dans un documentaire.
En un an et demi, Samba De La Muerte n'a pas chômé, malgré le confinement. Un EP, "Landmark", sorti l'été dernier - "une petite capsule de morceaux off, une face B" - mais aussi une résidence au centre chorégraphique national de Caen. Un bouillonnement créatif qui a sans doute retardé la finalisation d'un projet en gestation depuis de nombreux mois.
Un recueil de petites histoires dans l'histoire, c'est ainsi qu'est conçu le documentaire "Opening tapes" que le public pourra découvrir le 7 avril prochain sur youtube et les réseaux sociaux de l'artiste. Une série de neuf épisodes en écho aux neufs titres de l'album. "On a commencé par une discussion tous les deux, titre par titre", raconte Adrien, "On a obtenu un entretien de deux heures qu'Arthur a remonté. Il a pris des parties qui lui semblaient intéressantes pour en faire des formats audio de deux minutes."
Avec cette base sonore, le réalisateur a ensuite fabriqué "des petits films", avec chacun leur identité propre. Pour Arthur Alizard, "l'idée c'est que visuellement on ait l'essence du titre. Il fallait développer tous les imaginaires.Des chansons comme Marguerite ou Fast n'ont absolument rien à voir". Pour travailler, le duo a déjà à sa disposition tout un stock d'images, les clips, les répétitions, des concerts, qu'il complète en fonction des sujets et thèmes abordés. "Par exemple, on est allé faire des images au Tapis vert, un lieu dans lequel j'ai enregistré, un lieu qui m'inspire beaucoup et qui est dans l'Orne, à côté de Pré-en-Pail, dans la forêt", raconte Adrien. Tout comme le littoral normand.
"Quand vous écoutez une chanson, vous aimez bien le rythme, la mélodie, mais derrière ça, il y a aussi ce qu'elle raconte, comment je l'ai fait, pourquoi je l'ai fait." Comme des poupées gigognes, les chansons construisent un album et possèdent chacune leur histoire, qui elle-même constitue une part de l'histoire de l'artiste.
"Sur le disque, il y a un morceau qui s'appelle Marguerite. C'était le prénom de ma grand-mère qui m'a donné beaucoup de choses et qui est décédée juste au moment où je faisais mon album. J'ai voului lui rendre hommage. Il y a un épisode qui parle d'elle", explique le musicien normand, "On rentre dans l'intime, ce qui ne me dérange pas non plus. Ce n'est pas comme si on nous avait suivis en vacances avec ma copine et mon chien. C'est ce qui m'inspire aussi, c'est ma vie, ma famille, des gens que je rencontre. Le film essaye de transmettre un peu ça, comment on est créatif, comment on devient créatif."
Raconter la naissance d'un album c'est aussi, pour Adrien Leprêtre, une façon de lui donner à nouveau la vie. "Je suis vraiment content de me dire que peut-être dans un mois cet album va revivre aussi", souligne le musicien, "Même si on continue à le jouer en concert. On vient de faire un live sur Arte (voir ci-dessus) qui a eu beaucoup de retentissements et c'est super. Du coup, on sent qu'on existe et que les choses continuent d'avancer pour nous." Si Samba De La Muerte se penche sur son passé, il n'en garde pas moins les yeux tournés vers l'avenir et l'avenir c'est un troisième album qui pourrait voir le jour l'année prochaine, quand la tempête sanitaire sera passée.