Les grandes manoeuvres ont commencé dans le monde du football fragilisé par la crise du coronavirus et la perte des droits télé pour les clubs de Ligue1 et Ligue2. Le Stade Malherbe Caen est en pleine tempête médiatique : rumeur de rachat et de départ anticipé de son coach, Pascal Dupraz.
Les grandes manoeuvres ont commencé depuis quelques jours : l'emprunt contracté par la Ligue pour apaiser les finances des clubs de Ligue 1 Et Ligue 2, fragilisés par les perte des droits télé non versés par Canal+ et Bein Sport, n'aura pas suffit à calmer le jeu.
L'intersaison est toujours une période instable dans le football, mais jamais vraiment le Stade Malherbe Caen ne s'était retrouvé si exposé.
Ce 7 mai 2020, c'est une double révélation qui vient jeter le trouble sur le club normand : le journal l'Equipe affirme que le SMC a un acheteur potentiel et titre "Vers un rachat de Caen ? Toujours intéressés par Toulouse, les anciens propriétaires sino-américains de l'OGC Nice se déclarent aussi prêts à racheter le club normand, pensionnaire de L2."
Et Var Matin, de son côté, croit savoir que Pascal Dupraz s'est engagé à suivre l'ancien président du RCT- Rugby dans son projet de reconversion dans le RCT-football. Pascal Dupraz pourrait donc coacher l'an prochain Toulon, actuellement en National.
"En tout cas, Mourad Boudjellal, s’il venait à mettre les deux pieds dans le monde du football, serait accompagné par un entraîneur de renom. Selon nos sources, Pascal Dupraz lui aurait donné son accord, sous certaines conditions. Ce dernier a fait les beaux jours de Evian qu’il a fait passer de la DHR à la ligue 1. Il a également entraîné à Toulouse avant de rejoindre Caen."
De quoi étouffer tous les malherbistes au petit-déjeuner : une double information liée, ou pas. Tout est possible dans un monde comme le football très fragilisé en ce moment, comme une bonne partie de l'économie française. D'ailleurs il n'y a aucun raison que le football échappe à la crise.
Pascal Dupraz lui-même surpris par cette double info
Pascal Dupraz sur le papier n'est pas attaché à la Normandie : une région qu'il découvre depuis à peine plus de 6 mois alors qu'il vit d'habitude dans le sud, non loin de Toulon. Mais, il s'est bien installé avec sa famille et goûte depuis quelques temps au charme de la pierre entre Caen et la mer : une authenticité qui lui va bien.
Contacté directement par téléphone, Pascal Dupraz n'a rien à ajouter. Le coach gère le sportif, le reste est au-dessus de lui. "Je ne commenterai pas l'info du SM Caen , Ni celle du Sporting Club de Toulon. Je suis comme vous, je les découvre", nous souffle t-il au coin de l'oreille.
Des actionnaires à Caen qui pourraient craquer ?
C'est bien la question. Les financeurs du SMC, dans le contexte économique, ont-ils les reins assez solides pour continuer à financer un club à la santé fragile ?
On sait que le Stade Malherbe de Caen est attaché à son modèle économique qui repose sur un groupe d'actionnaires locaux, des chef d'entreprises de la région : une dizaine d'entre-eux possède 80 % du capital du club et l'autre partie est entre les mains du "club des 50". Des entreprises du bâtiment, de l'agroalimentaire, de la pharmaceutique, etc... elles-même dans le doute en ce moment dans le contexte de l'après-confinement ?
Personne n'a voulu s'exprimer parmi les actionnaires contactés ce 7 mai.
Le Président du Stade Malherbe Caen, Fabrice Clément, affirme qu'il n'a "aucun commentaire à faire", après des dizaines de coup de fil, ce matin. Tout le monde a la même question : info ou intox ? manoeuvre de déstabilisation ?
Depuis plusieurs semaines, Fabrice Clément répète que le club est fragile économiquement. Le président "s'inquiète pour ses finances."
Le journal l'Equipe affirme que Fabrice Clément sait très bien depuis plusieurs jours que ces acheteurs sino-américains sont prêts à mettre sur la table 6 millions d'euros. Ils reprendraient aussi la dette de plus de 10 millions d'euros (sans compter le départ avancé de Xavier Gravelaine, de Fabien Mercadal, de Rui Almeida et de joueurs qui coûtent encore au club comme Yacine Bammou)
Dans l'histoire de Malherbe ce serait une première, une révolution, un tsunami même, de laisser entrer un propriétaire étranger, actionnaire majoritaire ou unique. On se souvient de l'énorme vague émotionnelle qui a submergé le club et ses supporters et précédé la descente en Ligue 2, en Juin dernier.
En Juin 2018, Jean-François Fortin est poussé à la démission alors qu'il essaie de faire entrer un actionnaire supplémentaire et au potentiel important : Pierre-Antoine Capton, le producteur télé. Une longue histoire.
Lui aussi contacté n'a pas souhaité faire de commentaire.
Le Stade Malherbe utilisé pour faire pression sur le TFC ?
C'est une hypothèse qui circule chez les obsevateurs du mercato. Le groupe sino-américain présenté comme acheteur potentiel du Stade Malherbe Caen était depuis plusieurs semaines en discussion avec Toulouse. Mais le président Sadran ne serait finalement pas pressé de vendre le TFC... En se montrant interessé par un autre club de Ligue 2, les investisseurs peuvent vouloir faire baisser les enchères.En attendant, le Stade Malherbe de Caen doit compter les siens et tenir le cap. Il y a de toute manière en interne beaucoup de changements à gérer en ce moment. Des coachs ont quitté le centre de Formation ces derniers jours, d'autres sont en fin de contrat. Parmi les adjoints de Pascal Dupraz, on parle aussi de mouvements. Une chose est sûre, l'été sera chaud.
Selon Ouest-France, des discussions entre actionnaires
Ouest-France confirme qu'il y a bien des discussions entre les actionnaires du Stade Malherbe Caen pour une recapitalisation et soulager les problèmes de trésorerie du Club : les actionnaires pourraient donc réinjecter plusieurs millions ou accepter l'arrivée de nouveaux actionnaires.
Le #SMCaen cherche des solutions pour réinjecter des fonds, mais plutôt que l’option d’une vente extérieure, le club discute selon les informations de @sports_ouest sur une redéfinition interne de son actionnariat #Ligue2 https://t.co/LFIp7RaRMQ
— Guillaume Lainé (@gui_tog) May 7, 2020
Un plan qui ressemble à ce que proposait Jean-François Fortin, il y a deux ans. Cependant, les pourparlers se dérouleraient cette fois dans de meilleures conditions et sur un ton plus "apaisé", selon les informations de Guillaume Lainé, journaliste à Ouest-France.