Tramway de Caen: pendant le chantier, les commerçants trinquent

Un vaste chantier de 18 mois a débuté au début de l'année pour préparer l'arrivée du nouveau tramway. Certains commerçants sont confrontés à une chute vertigineuse de leur chiffre d'affaire.

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"Je suis absolument sinistré, on est cerné par les barrières, la première entrée est à 150 mètres si on veut venir chez nous.  On essaye de trouver des solutions pour faire venir les clients ou pour aller les chercher à l'extérieur. On a un toubib qui vient chez nous depuis 15 ans. Il ne peut plus venir. Ce n'est pas qu'il ne veut plus, c'est qu'il ne peut plus. On avait une visibilitré, une tolérance au niveau du stationnement le midi mais les barrières ont tout pris". Pour Patoch, restaurateur installé en face du château de Caen, la situation est dramatique. "Comptablement, en marge brute, on est entre 50 et 60% de perte."

Et le chantier lancé en début d'année pour préparer la mise en service du nouveau tramway n'en est qu'à ses débuts. Le ballet des pelleteuses ne devrait s'achever qu'à l'automne....2019. "Il aurait mieux valu mettre plus d'équipes à chaque endroit en même temps pour que les travaux soient plus rapides", estime Véronique Yvon, buraliste et voisine de Patoch, qui confime: "les clients nous disent que c'est le parcours du combattant pour venir chez nous" et annonce des pertes de l'ordre de "30-35% depuis la fermeture (du quartier)".

Pour la municipalité, le chantier a certes un prix mais, à terme, vaut le coup. "Les travaux, on les fait pour que la ville soit la plus belle possible et la plus attirante possible pour la suite donc ça profitera évidemment à tous les habitants et bien sûr aux commerçants", indique Joël Bruneau, le maire de Caen, "mais ce qui est important pour nous, c'est de tout faire pour qu'il y ait un accompagnement permanent des commerces directement impactés par les travaux", et de citer la mise en place d' "ambassadeurs", des interlocuteurs en lien avec les entreprises intervenant sur les chantiers, le travail des élus en charge de la voirie et du commerce auprès des intéressés et la commission d'indemnisation prévue par la loi.

"Ce dossier peut être monter avec l'aide de la CCI (Chambre de commerce et d'industrie), ce qui est positif pour nous, mais il n'empêche que c'est dossier qui est lourd à monter et donc c'est une perte de temps. A partir du moment où on monte un dossier comme ça, on n'est pas dans notre entreprise", explique Thierry Simonet, commerçant dans le quartier du château. Cette demande d'indemnisation peut être effectuée plusieurs fois, pour une période de trois mois. Mais certains pourraient ne pas tenir assez longtemps pour en bénéficier.

Reportage de Rémi Mauger et Suzana Nevenkic



Intervenants:
Patoch, restaurateur
Thierry Simonet, commerçant
Véronique Yvon, buraliste
Joël Bruneau, maire de Caen

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