Canicule : les baigneurs bravent les interdits

S’il est autorisé de barboter dans la majorité des lacs et des rivières de Normandie, certains plans d’eau comme la carrière de la Ferrière-aux-étangs dans l'Orne ou le fleuve du même nom sont en revanche interdits à la baignade, pour des raisons sanitaires et sécuritaires.

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Il fait chaud, très chaud ! Pour se rafraîchir, l’appel de la baignade est irrésistible. Certains n’hésitent pas à braver tous les dangers pour piquer une tête. Ils sont nombreux à participer au concours du plus haut saut depuis l’un des ponts de Louvigny, près de Caen. Ici, aucun panneau ne l’indique mais la baignade est interdite. Le danger, ces jeunes en sont conscients. « Depuis que quelqu’un est mort, plus personne ne saute depuis l’autre pont, parce qu’il y a un bunker en dessous » explique une jeune lycéenne, qui a pour habitude de venir bronzer ici avec ses amis. Même pour les plus téméraires, le plongeon reste impressionnant. Mais attention, il faut bien maîtriser son coup, car un mauvais saut peut être fatal.

Dans le fleuve de l’Orne, il est interdit de plonger, mais aussi de se baigner. Les raisons sont sanitaires et sécuritaires : le débit varie beaucoup, les fonds du fleuve sont changeants, la qualité de l’eau n’est pas régulièrement contrôlée et, puisque la zone n’est pas surveillée, le risque principal est la noyade. Ce qui n’empêche pas chaque année de nombreux vacanciers de s’y baigner et parfois d’y perdre la vie …

De nombreux accidents

Pour son eau turquoise, la carrière de la Ferrière-aux-étangs dans l'Orne, surnommée « le lagon bleu », est, elle aussi, très prisée en été. Mais dans ce décor de carte postale, de nombreux accidents ont déjà eu lieu. En 2020, une adolescente de quinze ans a eu plusieurs vertèbres cassées après un saut de quinze mètres de haut. Hospitalisée pendant plusieurs semaines, Margot Leplay avait, à l’époque, partagé son témoignage pour que son histoire serve de leçon. « Ce qui n'était qu'une simple baignade a fini comme ça. Il faut vraiment faire attention. Ça n'arrive pas qu'aux autres ! » alertait sa maman. Ici, la baignade est évidemment interdite mais impossible de verbaliser pour dissuader les vacanciers car il s’agit d’une propriété privée.

Que dit la loi ?

L’Agence Régionale de Santé (ARS) distingue trois types de cas. Dans les étangs et les rivières qui ne sont soumis à aucune législation particulière, la baignade est libre, aux risques et périls du nageur.

Quand un plan d’eau est déclaré « zone de baignade », les municipalités sont soumises à certaines réglementations, et la qualité de l’eau doit être surveillée par l’ARS. Dans le département du Calvados, seul le lac de Pont-l’Évêque est concerné. D’autres cours d’eau sont, quant à eux, interdits à la baignade par arrêté. C’est le cas de l’Orne, soumis à l’arrêté du 8 juillet 1986, toujours en vigueur.

Pour les sports nautiques, la réglementation est différente : aucune exigence sanitaire, la surveillance de la qualité de l’eau n’est pas requise. Si les nageurs sont dans l’illégalité, paddles, pédalos, kayaks et canoës peuvent donc, quant à eux, voguer sur l’Orne en toute tranquillité.

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