Vendredi 29 avril, des salariés nous révélaient que des comptages de migrants avaient lieu dans le bus 61 de Twisto, reliant Ouistreham à Caen. Cette information, largement reprise dans les médias nationaux, a vraisemblablement obligé la Préfecture du Calvados à réagir ce mardi via un communiqué.
Le communiqué commence ainsi : "La préfecture du Calvados dément toute injonction aux contrôleurs dans les bus Twisto de l'agglomération de Caen."
Or, d'après les syndicats de Twisto, les contrôleurs de la ligne de bus 61 seraient obligés de compter les migrants et ont même porté l'affaire devant le CHSCT. Dans une note révélée par France Bleu Normandie, il leur est demandé de «faire deux contrôles sur la ligne 61 par équipe. La préfecture nous demande de maintenir ce niveau de présence. Si vous suspectez la mise en place de squatt, merci de remonter l'information (lieu précis)». Cette note est assortie d'un tableau avec deux colonnes distinctes : «Nombre de migrants contrôlés», «Nombre de migrants verbalisés».
L'explication de la Préfecture
La préfecture parle, elle, de remontées "spontanées" liées à la lutte contre la fraude . Je cite :"Des signalements venant des opérateurs de transports publics sont spontanément remontés auprès des forces de l'ordre et traités dans le cadre de la lutte contre la fraude et la délinquance sur les lignes de transports publics. Suite à ces signalements, des contrôles ont été opérés par la police nationale, aidée de la police municipale et de la police aux frontières (PAF) qui avaient signalé la présence d'étrangers en situation irrégulière sur le réseau de transports urbains."
Et la Préfecture précise que des usagers se sont même plaints :
"Des usagers s'étaient également inquiétés de la présence de passagers sans titre de transport sur certaines lignes du réseau. Des agents avaient fait part de situations singulières sur la ligne 61 reliant Caen à Ouistreham."
"Il a été alors suggéré de procéder à des contrôles plus réguliers sur les lignes où des infractions étaient régulièrement commises. Ces informations sont naturellement remontées aux autorités car les contrôleurs de tous les transports publics peuvent apporter des éléments d'information concernant la sécurité dans l'espace public quelque soit le problème."Chaque mot est pesé puisque la Préfecture n'a pas ordonné mais suggéré des contrôles
Et la Préfecture de conclure : "Ces signalements ne peuvent faire l'objet de polémiques et d'instrumentalisation dans ce contexte spécifique. (...) Ne pas traiter ces signalements ne peut se concevoir vis-à-vis de la sécurité des biens et des personnes, des usagers et des agents. C'est ce que s'efforcent de faire les services de l'Etat dans une volonté collective et de partenariat dans le respect des compétences de chacun."