COVID 19 : témoignage d'un soignant normand aux Antilles

Ils étaient 240, dont une vingtaine de Normands, à partir prêter main forte dans les hôpitaux antillais pour une mission de 15 jours. Une semaine après leur arrivée, comment vivent-ils la situation sur place ? Karim Mameri, cadre de santé à Val de Reuil, témoigne.

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La situation sanitaire aux Antilles ne cesse de se dégrader avec un taux d'incidence, au 16 août en Guadeloupe, de 2148 pour 100 000 habitants, avec 183% de tension hospitalière. Submergés, les hôpitaux des deux îles ont reçu de l'aide de métropole, et 240 soignants sont venus grossir les rangs du personnel hospitalier. Karim Mameri, cadre de santé au CHI Elbeuf Louviers à Val de Reuil, est affecté, depuis le 10 août, au CHU de Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe. Il a répondu à nos questions. 

Comment ça se passe au centre hôspitalier de Pointe-à-Pitre ? 

“Le CHU est débordé, les patients arrivent en continu, et les urgences, covid ou non, ne désemplissent pas. Le nombre de lits en réanimation a doublé, passant de 30 à 60, c’est énorme! Donc il faut mobiliser des soignants pour les lits, c'est une réorganisation permanente. Les besoins en oxygène ont doublé voire triplé. Le personnel est épuisé, et parfois touché par la covid, on sent que ça peut craqueler de toute part. On essaie de les soutenir le plus possible, on se sent utile. On comprend, aujourd'hui, pourquoi on est là !

Le taux de vaccination est très bas dans les Antilles, 20% environ. Comment réagit la population sur place? 

À l'extérieur c'est la carte postale, alors qu’entre les murs c’est la catastrophe. Dans l’hôpital, des gens sont sur des brancards et attendent plusieurs heures, parfois dans des conditions qui ne sont pas acceptables… c’est là que l’on voit que ça ne va pas ! Le virus fait des dégâts phénoménaux…Mais comme tout se passe à l’intérieur, la maladie peut être invisible pour certains, alors si vous rajoutez un peu de déni à cela…Mais ça change, clairement. L’autre jour, un chauffeur de bus a dit à une de nos collègues qu’il allait se faire vacciner. Les gens nous félicitent pour notre travail. Ça met du baume au cœur et c’est un très bon signe.” 

Un nouvel appel à volontaires

La situation sur place ne montrant pas encore de signe d'amélioration, le ministère de la Santé en lien avec les Agences régionales de santé, lance un nouvel appel à volontaires


"Il y a des limites au renfort ! Il faut qu’on arrive à bout de ce virus, et la vaccination, couplée au respect des gestes barrières, est une des solutions. Le nombre de lits est important, mais vaut mieux un lit de réanimation vide qu’occupé ! "conclut Karim Mameri, qui a accepté de prolonger sa mission d'une semaine supplémentaire. 

Reportage de nos confrères de Martinique la 1ère, en immersion au CHU de l'île, le 12 août 2021. 

 

 

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