Deauville-Trouville : le casse-tête des saisonniers pour se loger

A Deauville et à Trouville (Calvados), le secteur de l’hôtellerie restauration peine à trouver des saisonniers, qui eux, peinent à trouver des logements. La région Normandie cherche des solutions pour aider les restaurateurs et leur main d’œuvre.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Un loyer de 500 euros par mois, eau et électricité non inclus, pour un 17m² à se partager à deux à Trouville-sur-Mer. C’est le seul hébergement trouvé par Luna Fouquier, saisonnière dans la restauration à Deauville.

Si Luna a facilement trouvé du travail en février dernier, le défi a été de trouver un logement « J’ai fait plusieurs visites d’appartement, tout allait très bien et au moment où on me demande mon contrat, ils comprennent très facilement que je ne suis pas en CDI du coup c’est impossible, ça ne peut pas se faire », déplore la jeune femme, âgée de vingt ans.

Pendant plusieurs semaines, Luna a été contrainte de faire les allers-retours entre Caen et Deauville, quasiment une heure par trajet. « Il faut toujours gagner trois fois le montant des loyers et à Deauville-Trouville avec 500 euros on n’a pas grand-chose ».

Partenariat avec le lycée d’Honfleur

Le tourisme est un élément déterminant pour l’économie en Normandie et depuis deux ans, la Région planche sur une expérimentation sur la côte fleurie et dans le Pays d’Auge pour essayer de palier aux difficultés d’hébergement et facilité l’activité économique touristique pour les cafés, hôtels, restaurants (CHR).

« La première solution est d’avoir l’accord d’un lycée du territoire et en l’occurrence celui du lycée d’Honfleur pour ouvrir son internat avec une convention de partenariat avec l’UMIH 14 pour accueillir les jeunes pendant juillet et août », indique Sophie Gaugain première vice-présidente de la région Normandie en charge du développement économique. Ce partenariat permettrait d’obtenir une centaine d'hébergements dès l’année prochaine.

Projet de maisons saisonnières

À plus moyen terme, la région Normandie souhaite financer une partie des travaux liés à la construction de maisons de saisonniers dans des contrats de territoires avec les communautés de commune et les communes concernées.

Yann France, gérant du restaurant La Flambée et président de l’union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH), a réalisé un sondage auprès des adhérents de l’UMIH et du GNI (Groupement National des Indépendants Hôtellerie & Restauration) sur quinze jours pour évaluer les besoins. « Aujourd’hui, rien que sur le secteur CHR, 55 entreprises ont répondu au sondage avec des besoins pour 150 logements », annonce-t-il, « je pense qu’on a un minimum de besoin de 300 logements pour couvrir une centaine d’entreprises de la côte normande ».

Après des mois de confinements, de fermetures, de couvre-feux, l’activité du secteur de l’hôtellerie et restauration a redémarré mais les problèmes d’hébergement n’ont pas disparu. Quand les logements sont vacants, les prix des loyers sont dissuasifs. « C’est horriblement cher. Entre 17 et 20m² c’est 500 à 600 euros, ou alors il n’y a rien sur le marché à cause des locations de tourisme de type Air B&B », regrette le président de l’UMIH.  

Des logements loués par le restaurateur lui-même

Yann France, également gérant du restaurant La Flambée, loue des studios et des chambres chez l’habitant à l’année, pour loger son personnel et ainsi attirer les saisonniers. Il prend en charge ces loyers qui lui coûtent entre 400 et 500 euros par mois et par salarié. « Ce n’est pas rentable mais c’est une solution, pour pouvoir accueillir nos clients », soupire-t-il.

Malgré cette solution, la main d’œuvre continue de manquer. Le restaurateur est obligé de fermer son établissement entre un et deux jours par semaine, habituellement ouvert sept jours sur sept. « On est vraiment en difficulté, aujourd’hui il me manque cinq salariés pour pouvoir travailler correctement. C’est une perte de chiffre d’affaires considérable sur l’année », s’inquiète le gérant et président de l’UMIH, « on commence à rembourser les prêts garantis par l’Etat (PGE), on va rembourser des reports d’Urssaf en plus… nos entreprises sont loin d’être sauvées ».

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information