L'original d'un fameux enregistrement radiophonique vient d'être retrouvé sur le Dday. Son intérêt historique? Cette médiatisation rappelle la présence certes faible de la Luftwaffe en Normandie pendant le débarquement, la Luftwaffe dont on a longtemps dit qu'elle avait brillé par son absence.
En 1944, le jour du D-Day Georges Hicks, le correspondant de radio se trouve à bord de l’USS Ancon. Au large des côtes normandes, le cuirassé des Alliés essuie les tirs d’un avion de la Luftwaffe. «Ça recommence, un autre chasseur nous survole!», crie-t-il alors que la détonation d’un missile antiaérien se fait entendre en fond sonore. Le reporter de guerre continue à décrire la scène qui se joue sous ses yeux: «Les traînées des avions dessinent un arc juste au-dessus de la proue. La nuit s’annonce animée.»
C'est l'original de ce document sonore qui a été découvert de façon insolite. En 1994, en emménageant dans sa nouvelle maison, Bruce Campbell tombe sur des bandes magnétiques laissées dans la cave par l’ancien propriétaire. D’abord intrigué, il se dit qu’il écoutera l’enregistrement plus tard. Surprise, 15 ans plus tard, le jour où il écoute pour la première fois ces «vieilleries», il découvre l’original du fameux enregistrement de George Hicks.
#Patrimoine | En rangeant sa cave, un Américain a retrouvé les bandes d’un reportage audio sur le débarquement militaire en #Normandie !
— Marie Mulot (@marie_mulot) October 10, 2019
? Quelques minutes d’immersion en plein cœur des combats du #DDay, ça vaut le détour. https://t.co/TuE1yrnJcX
De nombreuses copies de l’enregistrement de Hicks ont circulé mais ceux-ci sont les originaux. Il les a donné au Mémorial national du D-Day de Bedford (Virginie).
" Il s'agit d'abattre un avion qui évidemment est un avion allemand. Or, l'historiographie de la bataille dit que les Allemands n'ont plus d'avion. Il y en avait donc d'engagés le 6 juin à Omaha" Stéphane Grimaldi, directeur du Mémorial de Caen.
«Quelque chose brûle et tombe du ciel en décrivant des cercles. Peut-être un avion touché.» Georges Hicks
Dans l’enregistrement, on entend les hommes à bord se réjouir d’avoir réussi à toucher un avion allemand.
Les forces aériennes allemandes en Normandie
A propos de la présence de la Luftwaffe le jour J, on garde en mémoire cette scène célèbre du film de Darryl F. Zanuck Le jour le plus long, où deux avions de chasse de la Luftwaffe, seuls face à l’armada navale et aérienne des alliés, effectuèrent un bref mitraillage de Sword Beach.
Cette image de cinéma a confortée l’idée que la Luftwaffe fut particulièrement absente du ciel de Normandie.
Durant la journée du 6 juin, les appareils américains et britanniques effectuent 15 000 sorties contre 300 par la Luftwaffe.Comme ils étaient peu nombreux, les avions de la Luftwaffe intervenaient la nuit. Et dans le ciel, dès qu'ils étaient repérés, toute la DCA tiraient dessus. Les témoignages racontent que le ciel entier s'illuminaitde façon quasi-féerique" Jena Quellien, historien spécailiste de la Seconde Guerre Mondiale.
Les renforts allemands arrivent dans les jours qui suivent : le 10 juin, ce sont 1300 appareils aux croix noires dont près de 500 chasseurs appartenant à une vingtaine de groupes de chasse qui seront en mesure d’intervenir, un pic étant enregistré le 20 août suivant avec 580 Focke Wulf 190 A et Messerschmitt 109 G présents sur le front alors que la Wehrmacht est en pleine retraite.
Chez les anglo-américains, il y avait une blague, si tu vois un avion noir, c'est un anglais, si tu vois un avion blanc, c'est un américain et si tu ne vois rien, c'est la Luftwaffe, raconte Jean Quellien.