EDF Renouvelables annonçait ce matin, lundi 22 févier, le lancement de la construction d'un parc éolien offshore qui devrait être mis en service en 2024. Un projet qui ne fait pas l'unanimité.
Un parc éolien offshore devrait voir le jour en 2024 au large des côtes de Courseulles-sur-Mer. EDF Renouvelables annonçait ce matin, lundi 22 février, le lancement de la construction de ce projet dont le coût s'élève à environ 2 milliards d'euros. Les 64 éoliennes seront localisées à plus de dix kilomètres des côtes et ce, afin de "favoriser une bonne intégration paysagère", point central des premières concertations. L'objectif à terme est de produire de l'électricité pour 630.000 personnes, soit plus de 90% de la population du Calvados.
Une "Maison du Parc" sera également créée à Courseulles afin d'informer le public sur les énergies marines renouvelables. D'autre part, EDF s'engage à "faire perdurer la mémoire du débarquement". Un groupe "histoire et devoir de mémoire", auquel participera l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre ainsi qu'un professeur de l'université de Caen, a été constitué dans ce but.
Localement, le projet est loin de faire l'unanimité. Depuis plusieurs années, pêcheurs, riverains et associations écologistes font part de leurs inquiétudes quant à l'impact des éoliennes sur le paysage mais aussi sur la faune et l'activité halieutique.
"Cohabitation des usages"
Le projet a été développé "main dans la main avec le territoire", assure Bernard Guitton, directeur du projet du parc éolien en mer du Calvados d'EDF Renouvelables, qui affichait ce matin sa "volonté forte" de "permettre la cohabitation des usages au sein de la baie de Seine". A l'issue de concertations avec les professionnels de la pêche, la surface du parc a notamment été réduite : ce dernier s'étendra sur moins de 2/3 de la zone qui avait été initialement mise à disposition par l’Etat. Par ailleurs, les éoliennes seront "alignées dans le sens du courant pour faciliter les pratiques de pêche", précise le directeur.
Des aménagements qui n'ont pas suffi à convaincre les pêcheurs. "Il n'y a pas d'acceptabilité du monde de la pêche", affirme Dimitri Rogoff, président du comité régional des pêches maritimes et des élevages marins de Normandie, qui craint notamment d'éventuels impacts sur le gisement de coquilles Saint-Jacques. "C’est ce qui nous inquiète le plus : quelles seront les conséquences du parc sur cette ressource, que ce soit pendant la phase de construction ou la phase d’exploitation". Une ressource qui représente d'après le président 40% du chiffre d'affaire en Normandie. Dimitri Rogoff regrette également le manque d'études réalisées en amont à ce sujet. "En France, à la date d’aujourd’hui, on n’a pas de retour d’expérience sur des parcs offshore, explique-t-il. Cela fait quatre ans que je signale à la préfecture de Normandie qu'il nous faut des données mais ça ne vient pas."
Cent emplois pérennes
Durant la phase de constructions 1.000 emplois devraient être mobilisés en Normandie. La création d'une centaine d'emplois pérennes est également prévue durant la phase d'exploitation afin de réaliser la maintenance des équipements.
Les travaux débuteront dans quelques mois, en juin 2021, et concerneront dans un premier temps la base de maintenance située à Ouistreham. Les fondations seront, elles, installées à partir de 2022 pour une mise en service prévue en 2024.