Après avoir occupé plusieurs fonctions ministérielles durant le premier quinquennat Macron, Elisabeth Borne succède à Jean Castex au poste de chef du gouvernement. La deuxième Première ministre de l'histoire de France avait, quelques semaines plus tôt, annoncé sa candidature aux législatives dans le Calvados.
C'est une annonce qui aura été longtemps attendue par les observateurs et commentateurs de la vie politique. Et c'est un nom qui est devenu de plus en plus insistant au fil de la journée. Ce lundi 16 mai, le président de la République, trois semaines après sa réélection, a nommé Elisabeth Borne au poste de Première ministre. C'est la deuxième fois dans l'histoire française qu'une femme occupe la fonction de chef du gouvernement.
Diplômée de polytechnique et de l'école nationale des ponts et chaussée, Elisabeth Borne a débuté sa carrière au ministère de l'équipement à la fin des années 80. Cette ingénieure de formation a notamment travaillé à la SNCF, à Eiffage ou à la RATP dont elle a assuré la direction à partir de 2015. Outre ces postes de direction dans de grandes entreprises, elle a également occupé des fonctions plus politiques en lien avec le Parti Socialiste : conseillère de Lionel Jospin puis de Jack Lang au ministère de l'éducation nationale au début des années 90 mais aussi directrice de cabinet de Ségolène Royal lorsque celle était en charge du ministère de l'écologie, elle a également été préfète de la région Poitou-Charentes et du département de la Vienne.
Elisabeth Borne, de tous les gouvernements du Première quinquennat
Elisabeth Borne aura été membre du gouvernement durant tout le premier quinquennat d'Emmanuel Macron. Elle est d'abord nommée ministre des transports en mai 2017 puis ministre de la transition écologique, deux ans plus tard, après la démission de François de Rugy. En juillet 2020, avec l'arrivée de Jean Castex à la tête du gouvernement, elle devient ministre du travail, de l'emploi et de l'insertion.
Malgré cette carrière politique, Elisabeth Borne ne s'était jamais soumise au suffrage des électeurs. Son nom avait été évoqué lors des dernières régionales en Normandie (après de premières rumeurs lors des municipales). La ministre du travail de l'époque s'était dite "intéressée". Mais n'avait pas pour autant sauté le pas.
Des racines familiales dans le Calvados
C'est finalement au début de ce mois de mai, qu'Elisabeth Borne annonçait sa candidature aux législatives, dans la sixième circonscription du Calvados (Vire-Evrecy) pour tenter de succéder à Alain Tourret qui ne se représente pas. Née dans le 15e arrondissement parisien, la candidate se défend de tout parachutage et met en avant son attachement à la Normandie par ses racines familiales. "Le Calvados, c'est le berceau de ma famille", clamait sur notre antenne la candidate lors de son premier déplacement de campagne à Vire le 6 mai dernier, "Mon grand-père a été pendant de nombreuses années maire de Livarot et j'ai beaucoup d'attaches dans ce département. Quand Alain Tourret, qui a représenté le Calvados pendant 15 ans à l'Assemblée nationale, m'a proposé de prendre sa succession, je n'ai pas hésité une minute."
Lors de l'annonce de cette candidature, son nom figurait déjà parmi les potentiels ministrables voire premier-ministrables. L'intéressée avait alors assuré qu'une nomination au gouvernement ne l'empêcherait pas de s'engager dans cette sixième circonscription du Calvados. "Si le président me fait de nouveau confiance, c'est mon suppléant, Freddy Sertin, qui sera à l'Assemblée nationale". Une perspective qui ne remettrait pas en cause "un engagement durable" dans le département. "Comme certains de mes collègues (du gouvernement), je continuerai à tenir des permanences dans cette sixième circonscription", assurait la ministre candidate.