VIDÉO. Festival de Deauville. Entretien avec Benoît Magimel "fou du cinéma américain"

Le Grand Jury de la 50ᵉ édition du Festival du cinéma américain de Deauville est présidé par l'acteur Benoît Magimel. Que pense-t-il de cet événement ? Quelle place tient le cinéma américain dans son cœur ? Quelles sont ses envies, ses coups de cœur ?

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En cette 50ᵉ édition du Festival du cinéma américain de Deauville, c'est Benoît Magimel qui a l'honneur de présider le Grand Jury. Nous avons pu rencontrer l'acteur de 50 ans dans les jardins du Normandy.

Vous êtes le président du Grand Jury de ce 50ᵉ anniversaire du Festival. Mais pour vous, ça représente quoi Deauville ?

Benoît Magimel : "Deauville, ce sont les palissades sur la plage, tous ces noms d'acteurs Américains, hollywoodiens, les plus prestigieux possibles. C'est évidemment "Un homme et une femme". Ça a un côté mythique !
Kirk Douglas avait soutenu la création de ce festival ! Michael Douglas l'a rappelé. Il y a un côté familial dans ce festival. On dirait qu'à l'époque quand Monsieur d'Ornano a créé cet événement, c'est comme une sorte de déclaration d'amour à sa femme Anne d'Ornano".

Vous êtes un fou du cinéma américain ?

Benoît Magimel : "Je suis un fou du cinéma américain, j'en suis tombé amoureux dans les années 70. D'ailleurs, je l'ai découvert avec les westerns. C'est grâce à monsieur Eddy [Eddy Mitchell]. "La dernière séance" est une émission qui m'a permis de découvrir le cinéma américain, pareil avec Le Cinéclub, sur France 3. On avait les images hollywoodiennes, en noir et blanc. C'est mythique ! J'ai toujours aimé le cinéma américain, car il a cette vitalité, cette force de parler de son histoire et son histoire contemporaine. Ils ont une énergie pour poser un regard critique sur leur monde à travers les guerres, à travers les phénomènes de société comme "Il était une fois dans l'ouest", ça parle de la fin d'un monde. C'est fascinant".

"Mythique", c'est le mot qui vous vient direct en tête quand on parle cinéma américain...

Benoît Magimel : "Oui, d'ailleurs, regardez dans les films de Claude Lelouch ou Jean-Pierre Melville, il y a toujours ce visuel et ces références aux États-Unis. Leurs films tournés là-bas ont une tout autre couleur. Si vous prenez une pellicule et vous tournez un film en France et l'autre aux États-Unis vous aurez deux grains, deux images différentes".

En tant que président de ce jury, vous allez prendre le pouls de cette Amérique lors de ce festival et de ses maux. Ce qu'on montre ici aussi, c'est cette Amérique malade...

Benoît Magimel : "Oui, toutes les sociétés le sont, il n'y a pas que la leur. Ils savent poser ce regard-là et ils le font tout de suite. Ils n'attendent pas cinquante ans... Regardez "Les sentiers de la gloire" avec Kirk Douglas sorti en 1957. Je ne crois pas qu'on ait déjà vu un film français qui traite de la Seconde Guerre mondiale avec un regard aussi fort, aussi critique. Le film a été censuré durant des décennies. Ce sont des visions justes. Ce ne sont pas des leçons, mais ils sont forts ces Américains".

Vous rêvez de tourner dans un Western ?

Benoît Magimel : "Oui ! Mais un Western qui soit lié à mon histoire, à l'histoire de France. Je ne peux pas m'appeler "Steve" et me mettre sur un cheval ! Je vais paraître ridicule [rires]. J'aimerais trouver une vraie histoire. D'ailleurs, si on regarde bien, il y a pas mal de Français qui ont immigré aux États-Unis. Si on gratte un peu, on peut trouver une belle histoire".

Le Festival du cinéma américain de Deauville à 50 ans... Vous lui souhaitez quoi en cet anniversaire ?

Benoît Magimel : "J'ai moi-même 50 ans et à 50 ans, on est bien, on est tranquille. On est décontracté. Vous êtes moins affecté par certaines choses. Je souhaite que ce festival continue encore longtemps avec toujours la découverte de films et de nombreux hommages".

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