Hérouville-Saint-Clair, dans l'agglomération caennaise, a connu, comme beaucoup d'autres villes en France, des nuits d'émeutes après la mort du jeune Nahel, à Nanterre. Voitures incendiées, feux de poubelles, deux nuits de suite. Sur le marché, ce samedi 1ᵉʳ juillet 2023, dans le quartier des Belles Portes d'Hérouville, les habitants se montraient fatalistes.
Sur le marché des Belles Portes, à Hérouville-Saint-Clair (14), la mort de Nahel et les nuits d'émeutes de ces derniers jours, sont sur toutes les lèvres.
Le quartier des Belles Portes et celui de la Grande Delle, sur la ville d'Hérouville, viennent de vivre deux nuits de violences urbaines. Voitures incendiées, feux de poubelles, les forces de police ont dû intervenir pour limiter les dégâts.
Les habitants de ces quartiers déplorent aussi ces violences et ces dégradations. Ce samedi matin, sur le marché, il y avait un sentiment de fatalisme et d'incompréhension. "C'est une question d'éducation, dans la police ou chez les jeunes. Si les gens ne changent pas, cela ne changera jamais" déplore Dalila. Un peu plus loin, dans les allées du marché, Saïd, commerçant ambulant, estime qu'il y a un problème entre les jeunes et les policiers.
Quand il y a un contrôle, cela dégénère toujours.
SaïdCommerçant ambulant
"Dans la cité, tout le monde se connaît, la police fait son travail et cela se passe bien. Cependant, quand il y a un contrôle, il suffit d'un mot pour que ça dégénère" regrette Saïd. Devant son étalage, Kamel exprime son désaccord avec les jeunes qui cassent et pillent. "Pour moi, c'est la faute des parents qui laissent leurs enfants faire ces actes idiots".
Adel, un retraité tunisien, fier d'être marié avec "une normande" évoque un problème de racisme. "Les jeunes du quartier ne trouvent pas de boulot, surtout quand ils ont un nom à consonance étrangère. Difficile pour ces gamins d'avoir un avenir dans ces conditions. Lui aussi condamne les violences urbaines, "il faut bien éduquer ces enfants" ajoute-t-il.
Hérouville-Saint-Clair, ville d'intégration
Ces violences urbaines sont souvent incomprises dans cette commune de 22 000 habitants, la 2ᵉ du département du Calvados. La ville a connu une forte croissance, depuis les années 1960, avec l'arrivée de nombreuses familles immigrées. Cet afflux pluriculturel a forgé l'identité de la cité, qui possède aujourd'hui un tissu associatif important et dynamique.
Une population multicolore et jeune, de 80 nationalités, qui se retrouve chaque année, en mai, à la Fête des communautés, depuis plus de quarante ans.