L'apéro sans alcool, c'est quoi la nouvelle tendance No-Lo : "On est sur une recherche de bien-être, de santé, sur notre consommation"

Diversification de l'offre, déploiement dans des caves et boutiques dédiées, arrivée sur les cartes des restaurants : la consommation de cocktails sans alcool est en plein essor, en hausse de 5,5% entre 2022 et 2023. Focus sur une nouvelle tendance.

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"Sans alcool, la fête est plus folle". Dans les années 90, ce fameux slogan d'une marque de cocktails non alcoolisés a imprégné toute une génération. S'il ne semble pas avoir eu d'impact significatif sur le public cible à l'époque, le message a tout de même fait son chemin.  

En 60 ans, la consommation de vin est passée de 110 litres annuels par personne à 44 litres. Une étude de l'ISWR (Observatoire international des vins et spiritueux) montre que la baisse de la consommation d'alcool est planétaire, au profit des soft drinks, qui ont gagné + 9% de part de marché en 2022. Sur la même année, la France est le pays comptant la plus grande augmentation de nouveaux non-buveurs d'alcool déclarés (+ 25%). Entre 2022 et 2023, le marché des Now/Low - comprenez, les boissons sans alcool ou peu alcoolisées - y a progressé de 5,5 %. 

"On a fait + 200% de chiffres d'affaires en 2023 !"

La start-up normande JNPR (prononcer Djounipeur) a fait le pari de proposer une gamme de gins sans alcool. "L'objectif était de proposer une alternative qualitative pour les moments où on n'a pas envie de boire d'alcool", explique Valérie De Sutter, sa fondatrice. Lancée en 2020 à Saint-Martin-de-l'If, l'entreprise ne cesse de grandir, à grande vitesse. "On a fait + 200% de chiffre d'affaires en 2023. On a dû investir dans un entrepôt à Rouen parce que nos locaux devenaient trop petits", se félicite la cheffe d'entreprise.

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Les spiritueux sans alcool ont la cote ©France Télévisions

En deux ans, JNPR a élargi sa gamme de gin, a développé des similis de vermouth et de bitter, et s'apprête à commercialiser un nouveau produit dans les prochaines semaines. Où les trouver ? Pas en grandes surfaces, mais dans des magasins spécialisés, même chez les cavistes.

Il y a eu vraiment un changement chez les cavistes. Le fait que l'on fabrique un produit qui soit quand même distillé a aidé. Il y a eu une prise de conscience qu'un marché existait.

Valérie De Sutter, fondatrice de JNPR

Des caves spécialisées dans les boissons sans alcool

D'ailleurs, depuis quelques années, les caves sans alcool fleurissent aux quatre coins du pays. Les premières ont ouvert à la sortie de la crise sanitaire à Paris. Désormais, on en dénombre une vingtaine dans l'Hexagone. En Normandie, la première du genre a ouvert ce 10 septembre, à Caen.

Prénommée Au Plaisir des Sans, elle propose notamment les produits JNPR, mais aussi des bières, des cocktails et même des vins sans alcool. "Je me suis aperçu qu'il y avait plus de 800 références dans le monde, mais qu'elles étaient mal distribuées et peu connues du grand public, explique Karine Hartemann, la gérante. Subjuguée après avoir goûté un rhum arrangé sans alcool, elle a décidé de monter sa boutique, épaulée par le patron de La cave parallèle, à Nantes.

Elle l'assure, ce n'est pas un marché de niche mais une réelle tendance de consommation. "De façon générale, la consommation d'alcool a baissé, on n'est plus sur les mêmes goûts, on recherche du bien-être, des choses moins sucrées". Son idée n'est pas de faire l'apologie du sans alcool, plutôt d'une consommation modérée. 

On a tous à un moment ou à un autre besoin de modérer sa consommation. Qu'on soit conducteur en soirée, sportif, enceinte, porteur d'une pathologie, ou tout simplement qu'on veuille se faire plaisir sans forcément consommer d'alcool. 

Karine Hartemann, gérante de la cave sans alcool Au Plaisir des Sans, à Caen

Grégoire James, chef et propriétaire du restaurant Augia, est l'un des premiers clients de cette nouvelle cave. Il en ressort avec un carton de plusieurs bouteilles qu'il souhaite tester avant d'éventuellement en inscrire sur sa carte des boissons. "J'ai pris du gin, des bières, et quelques bouteilles de vins. Ça sort un peu des sentiers battus et ça répond à une demande. On a une demande, pour les femmes enceintes, les gens qui ne boivent plus d'alcool, que ce soit par problème de santé, par religion ou autres". 

Preuve que la tendance prend de plus en plus d'épaisseur, un salon dédié, prénommé Degré Zéro, a été créé cette année en marge de Wine Paris et Vinexpo, les rendez-vous incontournables de la profession.

En France, la consommation d’alcool est à l’origine de 41 000 décès par an et comporte de nombreux risques pour la santé, à court et à long terme.

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