À Amayé-sur-Orne, dans le Calvados, une classe de l'école maternelle présente des traces d'amiantes en quantité élevée. Malgré des analyses effectuées en 2022, le maire aurait minimisé le danger, et il a fallu une injonction de l'inspection d'académie, avant que des mesures pour protéger les enfants soient prises. Les parents sont ulcérés.
Comme de nombreuses constructions anciennes, l'école d'Amayé-sur-Orne contient de l'amiante. Le diagnostic est connu depuis 1995. Depuis, l'établissement est sous surveillance. En 2022, un diagnostic périodique révèle qu'une classe de maternelle, particulièrement abîmée, était contaminée à 95 %. Des dalles de sol usagées doivent notamment être remplacées.
Des mesures insuffisantes et tardives ?
Informé de l'état des lieux à l'époque, le maire de la commune prend des mesures pour calfeutrer des zones dangereuses, et condamne un couloir. Il communique alors en expliquant qu'il n'y a aucun danger pour les enfants.
Pourtant, il y a un mois, le 15 mai, l'inspection académique ordonne la fermeture immédiate d'une classe de maternelle, après un grand audit de l'amiante dans les établissements de la région. Depuis, de nombreux parents d'élèves ne cachent pas leur inquiétude et leur colère.
"Il y a des parents inquiets, qui se demandent s'ils vont encore mettre leur enfant à l'école d'Amayé", explique le papa d'un élève. "On se dit que notre enfant n'est pas forcément en sécurité, l'équipe pédagogique non plus", renchérit un autre.
Tous les jours, on le rassure. Il a 3 ans et demi, il nous parle des microbes à l'école et des bâches.
Une maman d'élève en maternelle
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Préoccupés, les parents d'élèves cherchent des réponses à leurs questions. "Pourquoi ces bâches et ces mesures conservatoires n'ont pas été mises en place avant ? Est-ce que ça veut dire que nos enfants sont exposées à l'amiante depuis maintenant 2 ans ?", s'inquiète Charlotte, qui ne peut ôter de son esprit l'image de son fils qui ramasse et remet dans sa bouche "une tétine tombée par terre, et entrée en contact avec des poussières d'amiante".
Contacté, le maire d'Amayé-sur-Orne n'a pas souhaité répondre à notre demande d'interview. De leur côté, le rectorat et l'ARS (Agence régionale de santé) suivent cette affaire de très près.