La coquille Saint-Jacques est devenue l'espèce numéro 1 débarquée en France. Jamais on en aura pêché autant et vendu autant en Baie de seine, soit près de 25.000 tonnes, depuis que l'espèce est réglementée. La ressource est bonne, les pêcheurs ont le sourire, tant pis pour le prix du pétrole.
On aurait pu penser les retrouver abattus par le prix du carburant et les hausses des charges, mais pas du tout. Hormis les grincheux, les plus réalistes sont ravis. Le sourire est là. La saison 2022 a été "exceptionnelle", entend-on sur les quais de Port -en-Bessin, ce 17 mars, dernier jour, dernière marée "Baie de Seine".
Dès le 18 mars, ceux qui voudront continuer devront aller au large. Pas sûr alors que la saison se prolonge beaucoup, en pleine période d'augmentation du carburant. "Mais la demande est là. Après chacun verra", modère Quentin Yonnet, armateur de l'Alter Ego.
On a pu aller jusqu'au 17 mars raisonnablement car la ressource est bonne, la demande est là, le marché porteur. On a même laissé une belle zone en jachère
Quentin Yonnet, l'Alter Ego
11.800 tonnes vendues à la criée et 25.000 tonnes pêchées
Le bilan est plus que positif. La saison en Baie de Seine se referme sous le soleil, jusque dans les têtes. Ni le Brexit, ni le contexte inflationniste n'ont pris le pas sur leur moral.
"11.800 tonnes de coquilles ont été débarquées en Normandie en 2021/2022, entre le 15 novembre et le 17 mars. C'est à peu près 10% de de volume supplémentaire comparé à l'an dernier", explique Arnaud Monnier, de Normandie Fraîcheur Mer. Au total, c'est 25.000 tonnes, hors criée, qui ont même été ramenées pour 120 bateaux licenciés.
40.000 tonnes ont été laissés sous l'eau et les attendent déjà pour l'année prochaine, avec en plus de jeunes générations. Ils ont donc peu de crainte pour l'avenir.
Même la météo a été bonne. On a eu peu d'arrêt et de bonnes conditions. C'est une pêche qu'on adore en Baie de Seine. Franchement on est tous les jours chez nous, on consomme peu de gasoil
Quentin Yonnet, l'Alter Ego
Pour ceux qui continueront au large au-delà du 17 mars, ce sera un choix économique. Les mesures "de résilience" proposées par le gouvernement suite au conflit en Ukraine permettront de limiter la "casse" de l'augmentation du prix du gasoil, mais ça restera un coût à amortir.