A l'occasion de la semaine européenne de la vaccination, l'ARS révèle que la Normandie fait partie des régions de France où les couvertures vaccinales sont les plus élevées. Entretien avec le Dr Jocelyn Michon, docteur au service maladies infectieuses au CHU de Caen.
Les Normands ne rechignent pas aux piqûres quand il s'agit de se protéger. Pas une surprise lorsqu'on sait que la région était la plus vaccinée de France contre le Covid-19. Selon les données de Santé Publique France, la Normandie figure dans le peloton de tête des territoires où les couvertures vaccinales sont les plus élevées. Elle fait notamment figure d'élève modèle quant à la vaccination des enfants.
93,2% des nourissons sont à jour du vaccin hexavalent (tétanos, poliomyélite, coqueluche, Haemophilusinfluenzae b, hépatite B), alors que la moyenne nationale est de 91,2%. En ce qui concerne la grippe, la Normandie se situe en moyenne à 4 ou 5 point au-dessus de la moyenne nationale, que les habitants aient moins de 65 ans (36,8% contre 31,9%) ou plus (60,5% contre 56,8%).
Ce mercredi 3 mai, le CHU de Caen organisait une journée de consultation et de vaccination gratuite. L'opération a permis à une trentaine de patients de se mettre à jour de certains vaccins, sous la houlette de plusieurs médecins dont le Dr Jocelyn Michon, docteur au service maladies infectieuses au CHU de Caen. "En discutant avec les gens, cela permet de faire le point pour savoir s'ils sont à jour de leurs rappels ou bien de savoir s'il y a d'autres vaccins dont ils auraient besoin et qu'ils ne connaissent pas".
Le HPV et les pneumocopques, maladies et vaccins méconnus
Le praticien ressort notamment un vaccin important pour l'adulte et pourtant méconnu, pour lequel le manque d'information est criant. "Il y a une mauvaise connaissance aussi bien dans la population que chez les médecins du vaccin contre les pneumocopques. Or, toutes les personnes immunodéprimées devraient être vaccinées. Par exemple, seulement 10 à 12% des diabétiques présentent une vaccination complète.
Selon le Dr Michon, toutes les personnes présentant une pathologie cardiaque, rénale, respiratoire, hépathique ou tout simplement âgées de plus de 65 ans devraient se faire vacciner. "Le pneumocopque peut engendrer des infections aggressives, au niveau des poumons, des méninges, des bactériémies... Des maladies graves, difficiles à traiter".
Déploiement national du vaccin contre le papillomavirus
Dans son bilan 2022, Santé publique France fait état d'une mauvaise couverture vaccinale quant au HPV, le papillomavirus humain. Elle reste moyenne chez les jeunes filles (51,2% pour le schéma complet à 16 ans) et très faible chez les garçons du même âge (11,2%). Les chiffres devraient très vite augmenter car dès la rentrée 2023, la vaccination sera généralisée à tous les élèves de 5e.
L'infection à papillomavirus humain (HPV) est l'une des infections sexuellement transmissible (IST) les plus fréquentes. Les études estiment le risque pour des hommes et des femmes d'être confrontés à ce virus lors de la vie sexuelle entre 70 et 80%. L'infection est responsable de 6 000 nouveaux cas de cancers et de 30 000 lésions précancéreuses du col de l'utérus chaque année.