Dans cette commune de la Côte de Nacre, circuler sur le front de mer est devenu le privilège des cyclistes. Cette mesure, qui s'inscrit dans le plan vélo lancé par le Département, suscite la fureur des riverains.
Ils avaient vue sur mer. Ils ont désormais peur de devoir contempler une file ininterrompue de bicyclettes. A Lion-sur-Mer, les résidents du boulevard maritime ne décolèrent pas. Des barrières ont été installées de part et d'autre d'une portion de la digue pour empêcher les automobilistes de l'emprunter. Une voie royale pour les amateurs de la petite reine.
Cette mesure, vécue par certains comme une atteinte aux libertés, s'inscrit dans le cadre du plan vélo lancé par le Département du Calvados en 2004. Objectif: aménager 700 km de pistes pour les cyclistes de loisir. "Le Lionnais est comme tout Français, il n'aime pas trop le changement mais lui-même prend son vélo pour aller à la piscine d'Hermanville ou à Ouistreham et à ce moment là il est bien content qu'il y ait ce type d'aménagement pour le sécuriser lui et sa famille", plaide Isabelle Laforgue-Desguet, maire de la commune.
Les riverains peuvent encore accéder à leur habitation avec leur automobile mais via une unique voie d'accès. Ce qui ne manque pas de les faire râler. Outre cet aspect pratique, certains pointent des problèmes de sécurité. Des messages enjoignant les cyclistes à ralentir se multiplient sur les poubelles du quartier. Certains riverains, parmi les plus remontés, n'hésitent pas à affirmer que les deux roues sont plus dangereux que les voitures.
Reportage de Pierre-Marie Puaud et Gildas Marie
Intervenants:
- Hélène Michel, habitante du Boulevard maritime
- Isabelle Laforgue-Desguet, maire de Lion-sur-mer
- François Lecrosnier-Legagneux, habitant du boulevard maritime