Chantage sur internet : "je voulais m'immiscer dans leur vie"

Récit de la journée de procès de l'entraîneur de basket poursuivi pour corruption de mineurs : le parquet a requis deux ans de suivi socio-éducatif pour cet homme de 37 ans qui incitait des adolescents à se dévêtir devant leur webcam. Le jugement est mis en délibéré jusqu'au 26 avril.

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C'est un athlète qui s'avance à la barre. Entre deux sanglots, il déclare " J'ai honte, je regrette ce que j'ai fait, j'ai tellement d'amitié pour ces jeunes". La question qui revient incessamment, c'est... pourquoi ? Pourquoi se dissimuler derrière de faux-profils de jeunes femmes ? Pourquoi chercher à séduire des adolescents avec des photos affriolantes (dérobées sur internet) ? Et pourquoi inciter des adolescents à se déshabiller et à se masturber devant une webcam? " Je voulais m'immiscer dans leur vie intime, c'était peut-être mon but".

L'expertise psychiatrique décrit un homme mal dans sa peau qui "recherchait l'ailleurs", qui "pour échapper au quotidien se composait un personnage". L'expert explique encore que Facebook avait fini par occuper une place centrale. Le prévenu admet qu'il menait une existence double : "j'avais le sentiment que quand je fermais l'ordinateur, c'était la vie normale qui reprenait".

40 faux profils de jeunes femmes et 13 000 contacts  


Dans ses ordinateurs, les gendarmes ont recensé pas moins de 40 faux profils de jeunes femmes et 13 000 contacts. Le plus souvent, il entrait en relation avec des adultes. Parfois, avec des adolescents : le ministère public a retenu 17 corruptions de mineurs en Normandie. "Etiez-vous sexuellement attiré par les garçons ?" demande le tribunal. "Je ne peux pas répondre à cette question". L'avocat des parties civiles renchérit : "Pourquoi ? Pourquoi ce besoin ? tonne Me Jean-Marie Agnès. Aviez-vous une jouissance ?". D'une voix mal assurée, le prévenu avance que "c'était plus quelque chose d'intellectuel, pas un plaisir physique. C'était plus pour le plaisir de piéger, d'entrer dans leur vie intime".

Mais, s'indigne encore Me Agnès, "pourquoi les menaces pour les pousser à recommencer, alors que vous aviez des milliers de contacts. Pourquoi brandir cette menace de diffuser des vidéos qui n'existaient pas ? L'éducateur baisse les yeux : "Je comprends les préjudices. Je conçois. Je comprends la colère et la haine. (...) Dans la vraie vie, j'ai fait plein de choses pour eux, pour les aider. J'avais envie qu'ils réussissent. Je n'ai jamais voulu faire de mal à quiconque".
Dans la salle, quelques sanglots étouffés, des mouchoirs chiffonnés, des larmes...

Reportage de P-M Puaud et S. Nevenkic :
©France 3 Normandie

intervenant : Me Claude Marand-Gombar, avocat de la défense; Aline, partie civile
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